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À l’approche du Ramadan, les Algériens se ruent sur l’huile de table

À l’approche du Ramadan, les Algériens se ruent sur l’huile de table

À moins d’un mois du Ramadan, le spectre des pénuries de produits de première nécessité refait surface. Depuis quelques jours, une tension règne sur l’huile de table. Les Algériens achètent massivement ce produit indispensable pour préparer différents plats, surtout durant le mois de jeûne.

Devant les magasins et les hypermarchés, de nombreuses personnes, qui anticipent une éventuelle pénurie ou hausse des prix, sortent avec des bidons d’huile.

Dans un commerce à Boumerdes, il aurait fallu l’intervention de la police pour organiser la file d’attente des consommateurs devant un magasin d’alimentation générale. La tension est réelle, malgré les assurances de Cevital, le plus grand producteur de l’huile de table en Algérie.

Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur (Apoce), ne cache pas son étonnement. Il fait état d’une très forte demande sur une seule marque, ce qui donne, selon lui, un faux sentiment de pénurie. Et par effet d’entraînement, les consommateurs se ruent sur ce produit, d’où cette tension constatée.

« Il y a un achat massif de l’huile de table »

« Il y a lieu de distinguer deux types d’huiles de table : l’huile de soja subventionnée par l’État et l’huile de tournesol qui ne l’est pas.  Ce qu’il y a eu ces derniers temps, c’est que le prix de l’huile de tournesol a connu une hausse. Il y a eu sur le marché national un manque d’une seule marque. Le problème de disponibilité a donc concerné une seule marque, mais cela n’a créé aucune pénurie », explique Zebdi tout en soulignant la disponibilité d’autres produits de même type fabriqués par d’autres marques.

« Il y a un achat massif de l’huile de table, surtout qu’à l’approche du mois de Ramadan il y a un achat important que durant le reste de l’année », ajoute le président de l’APOCE qui tient à rassurer les consommateurs qu’il n’y a aucune pénurie sur l’huile de table.

« Je tiens à dire que de source officielle, il y a sur le territoire national 134 000 tonnes de matières premières ce qui équivaut à 3 mois de production et de consommation d’huile de table »,  jure le président de l’APOCE, en insistant sur le fait qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter sur la disponibilité de l’huile de table.

« Il n’y a pas de manque de produits, il n’y a pas de manque des matières premières », insiste Zebdi pour clore ce chapitre et cette fausse pénurie sur ce produit de large consommation.

Néanmoins, Mustapha Zebdi pointe un réel problème auquel font face les commerçants : la diminution de leur marge bénéficiaire sur l’huile de table subventionnée par l’État.

Des commerçants boudent l’huile de table

De 20 DA, celle-ci est passée à seulement de 5 à 10 DA pour une partie de commerçants, révèle Zebdi. Une marge bénéficiaire « insignifiante » qui pousse certains commerçants à refuser carrément de s’en approvisionner et donc de la proposer à la vendre dans leurs magasins.

« Avec l’obligation de facturation (…), le commerçant est en train de vendre un bidon d’huile à son prix réel sans un centime de gain », pointe le président de l’APOCE.

Un autre écueil entre en jeu et concerne la situation des commerçants vis-à-vis de l’administration des impôts. « Les commerçants qui paient des impôts sur la base de déclarations forfaitaires, ont peur que le coût d’achat de l’huile soit inclus dans les déclarations d’achats forfaitaires, ce qui les mettraient dans une situation conflictuelle avec les impôts », rapporte Zebdi. Résultat : « Il y a une réticence, une hésitation et certains commerçants boudent l’huile de table ».

Par ailleurs, Mustapha Zebdi estime qu’il est « trop tôt » pour tirer une quelconque conclusion entre la hausse des prix de certains produits de large consommation (pâtes, fruits et légumes…) et la spéculation qui précède le Ramadan.

« À dix jours ou une semaine du début du mois de carême, on a l’habitude de constater habituellement une hausse des prix de certains produits tels que les fruits secs, le fric, les viandes, etc. Actuellement, il est précoce d’établir un lien de cause à effet », relève le président de l’Apoce.

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