search-form-close
Affaire Boualem Sansal : les attaques contre l’Algérie reprennent en France

Affaire Boualem Sansal : les attaques contre l’Algérie reprennent en France

Source : Facebook Boualem Sansal
Boualem Sansal

Après une accalmie de quelques semaines, la droite dure et l’extrême-droite française reprennent leurs attaques virulentes contre l’Algérie, au lendemain de l’exclusion de Boualem Sansal de la grâce présidentielle du 5-Juillet. Ce courant reconduit une méthode qui a montré ses limites et qui a contribué à éloigner tout apaisement entre les deux pays.

L’écrivain franco-algérien a été condamné mardi 1ᵉʳ juillet en appel à 5 ans de prison ferme. Vendredi 4 juillet, le président Abdelmadjid Tebboune a décrété une grâce en faveur de plus de 6.700 prisonniers et Sansal n’en a pas fait partie.

Au-delà des conditions et des critères de cette grâce qui exclut de nombreux prisonniers condamnés pour différents crimes et délits, en vertu du droit algérien, la grâce présidentielle est accordée uniquement aux détenus définitivement condamnés, ce qui n’est pas le cas de Boualem Sansal qui a encore quelques jours pour introduire un pourvoi en cassation au niveau de la Cour suprême. Sa peine deviendra définitive dans le cas où il ne fait pas cassation du jugement, si le pourvoi est rejeté ou s’il est jugé une troisième fois. Des détails que semblent ignorer les « défenseurs » de l’écrivain en France qui politisent l’affaire à outrance.

 

Ce samedi 5 juillet, les tirs croisés de la droite dure et de l’extrême-droite sont dirigés sur l’Algérie, mais aussi contre le président Emmanuel Macron et son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, coupables aux yeux de leurs détracteurs d’avoir privilégié la diplomatie et espéré un geste humanitaire des autorités algériennes.

Le mot « humiliation », utilisé pour la première fois par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau en janvier dernier dans l’affaire des influenceurs, revient en force.

L’extrême-droite française reprend ses attaques contre l’Algérie

« En politique intérieure comme en diplomatie, il est temps que notre pays cesse de se coucher devant ceux qui l’humilient », a répété Marion Maréchal Le Pen sur X dans sa création au maintien de Boualem Sansal en détention. La petite-fille de Jean-Marie Le Pen considère la décision de l’Algérie comme un « affront » à « la France qui avait officiellement demandé un geste humanitaire ».

« À la France d’être enfin forte pour défendre celui qui est plus que jamais l’un des siens », a estimé pour sa part François-Xavier Bellamy, le vice-président des Républicains, le parti désormais dirigé par Bruno Retailleau.

Le plus extrémiste des dirigeants de la droite, Éric Ciotti, a, lui, appelé à « suspendre tous les visas pour l’Algérie, à couper toute l’aide au développement et à abroger immédiatement les accords d’Alger ».

Tandis que le Comité de Soutien international à Boualem Sansal a dit, par la voix de sa présidente Noëlle Lenoir, attendre du gouvernement français et des autorités européennes « des actions fortes pour faire libérer » l’écrivain, la sénatrice Valérie Boyer a annoncé le dépôt d’un projet de résolution afin de « revoir notre diplomatie avec l’Algérie ».

Parallèlement, d’autres voix, celles de la raison, s’élèvent en France. Sébastien Delogu, attaqué par le même courant après son récent voyage en Algérie, a répliqué en affirmant que contrairement à ce qui lui est reproché, il a évoqué avec les autorités algériennes le cas de Boualem Sansal, avec, souligne-t-il cependant, « le souci constant de ne pas reproduire les mêmes erreurs que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau dont les propos sont aussi insultants qu’infructueux ».

Delogu a trouvé les mots justes pour signifier au courant extrémiste que sa démarche a fait beaucoup de dégâts à la relation bilatérale.

SUR LE MÊME SUJET :

Affaire Boualem Sansal : Paris attend toujours un geste d’Alger

 

  • Les derniers articles

close