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Algérie : plongée dans un chantier ferroviaire hors normes en plein désert

Algérie : plongée dans un chantier ferroviaire hors normes en plein désert

Source : Facebook / الوكالة الوطنية للدراسات ومتابعة إنجاز الاستثمارات في السكك الحديدية
Le chemin de fer Tindouf-Béchar.

C’est le chantier de l’extrême, l’un des plus grands projets d’infrastructures en Algérie et en Afrique. La réalisation de la ligne de chemin de fer devant relier la ville de Béchar au gisement de fer de Gara Djebilet (Tindouf), à l’extrême Sud-Ouest de l’Algérie, avance à un rythme accéléré, dans le désert, en plein été, sous des températures élevées.

La ligne a un double objectif. Elle est destinée à transporter le minerai de fer de Gara Djebilet à l’usine sidérurgique de traitement à Béchar, sur 950 kilomètres, et jusqu’aux ports de l’Ouest du pays, mais aussi à désenclaver toute la région du Sud-Ouest algérien. La ligne acheminera jusqu’à 50 millions de tonnes de minerai de fer par an.

La semaine passée, un responsable de l’agence algérienne de suivi des investissements ferroviaires (Anesrif) a indiqué à l’agence APS que le projet sera livré avant la fin de l’année en cours, soit en avance de quelques mois sur le délai initialement prévu, qui est mars 2026.

À l’occasion de la visite sur le site du chantier du ministre des Travaux publics Lakhdar Rekhroukh lundi et mardi 1ᵉʳ juillet, l’Anesrif a mis en ligne une vidéo dans laquelle elle livre plus de détails sur l’avancement des travaux sur les différents tronçons. Malgré les fortes chaleurs de l’été, ce chantier de l’extrême continue d’avancer.

La concrétisation de ce projet lancé il y a 20 mois, alors qu’il relevait de l’utopie, est un exemple de la réussite de « la planification rigoureuse et de l’exécution accélérée », estime l’Anesrif.

Les équipes des entreprises algériennes et du groupe chinois CRCC, ne s’arrêtent pas. Les différentes tâches sont réalisées simultanément : excavation, terrassement, ouvrages d’art et acheminement des rails et traverses. Le résultat est impressionnant. Des techniques ultra-modernes sont aussi utilisées.

Ligne Tindouf-Béchar : « Planification rigoureuse et exécution accélérée »

La ligne est constituée de trois tronçons : Béchar-Hammaguir (200 kilomètres), Hammaguir – Oum Laassel (440km), Oum Laassel -Tindouf (275 km) en plus de la distance restante entre Tindouf et la mine de Gara Djebilet (135 kilomètres). Une partie du premier tronçon est déjà achevée et mise en service. La ligne Béchar – Abadla, sur 98 kilomètres, a été inaugurée en avril dernier par le président de la République Abdelmadjid Tebboune.

Pour achever les 106 kilomètres restants de ce tronçon, entre Abadla et Hammaguir, les entreprises de réalisation ont renforcé le chantier en moyens, notamment matériels. Le chantier grouille d’activité, selon l’Anesrif.

Les travaux d’excavation et de terrassement touchent à leur fin (82 % de taux d’avancement) et les rails et traverses de béton continuent à être acheminées sur place. La pose des rails débutera bientôt. Simultanément, les travaux de réalisation de 15 ouvrages d’art se poursuivent au même rythme.

Ligne ferroviaire Tindouf – Béchar : des travaux sous des températures élevées

Sur le tronçon Hammaguir – Oum Laassel, le terrassement a également atteint 80 % et 17 ponts sont en construction. Le même rythme est constaté sur le tronçon Oum Laassel-Tindouf. Entre Tindouf et Gara Djebilet, sur 135 kilomètres, 10 millions de mètres cubes de gravats ont été extraits dans le cadre des travaux d’excavation et 6 ponts ferroviaires ont été achevés. Les travaux de réalisation de la gare de Gara Djebilet en sont aux dernières retouches. Selon l’Anesrif, 115 kilomètres de rails ont été posés. La livraison de ce tronçon est fixée pour le samedi 5 juillet, selon le ministre des Travaux publics.

La ligne ferroviaire Tindouf-Béchar comprend ouvrages d’art, notamment un viaduc géant de 4,41 km, le plus long d’Afrique, selon l’Anesrif. Ce dernier est situé sur le tronçon de 440 km entre Hammaguir et Oum Laassel, les travaux sont menés par le groupe chinois CRCC.

« Malgré les conditions climatiques très dures, avec des températures très élevées, et l’isolation géographique, nos équipes techniques poursuivent le travail sans interruption, grâce à nos techniques et notre expérience dans la réalisation de ce genre d’infrastructures », a expliqué un responsable du groupe chinois CRCC, cité dans le reportage de l’Anesrif.

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