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Après avoir changé de préfecture, il perd son titre de séjour et reçoit une OQTF

Après avoir changé de préfecture, il perd son titre de séjour et reçoit une OQTF

Se retrouver du jour au lendemain sous OQTF (Obligation de quitter le territoire français) est l’une des pires craintes des étrangers établis en France, où régulariser sa situation administrative devient une procédure de plus en plus compliquée.

En changeant de travail et de préfecture, un jeune tunisien qui travaille comme professeur de collège s’est vite retrouvé privé de son titre de séjour et obligé de quitter le territoire français.

Après son arrivée en France en 2017, ce ressortissant tunisien, titulaire de plusieurs autres diplômes universitaires et auteur de plusieurs publications scientifiques, a dû vivre sans papiers pendant plusieurs mois, avant de décrocher enfin un premier titre de séjour en 2021.

Mohamed Ridha Nasri a pu, avec son premier titre de séjour, décrocher un premier poste de travail en tant que  chercheur dans un laboratoire du Minatec, un complexe scientifique à Grenoble, spécialisé dans les micro et nanotechnologies.

Dans sa quête d’un meilleur travail, il perd son droit au séjour en France

Par la suite, le jeune tunisien, établi à Grenoble, décroche un contrat de travail en CDI en tant qu’enseignant dans un collège privé à Vénissieux près de Lyon. « Je faisais cinq heures de route tous les jours. J’avais un contrat de 18 heures, mais j’en faisais parfois 23 », a-t-il confié au journal français Le Dauphiné.

Le professeur est  finalement contacté par le rectorat de Lyon qui lui a proposé d’enseigner la physique-chimie dans le Pays de Gex, et plus exactement au collège Charpak, détaché au collège de Divonne.

Le jeune tunisien accepte sans sourciller. Le rectorat de Lyon lui trouve un logement social et il commence à donner des cours. « Le taux de réussite de mes élèves était de 80 % », affirme l’enseignant.

Pour être en règle avec l’administration, ce jeune tunisien, déjà titulaire d’un titre de séjour, a transmis son dossier de la préfecture de l’Isère vers celle de l’Ain, mais cette dernière a jugé que le professeur n’avait pas droit au séjour car il n’avait pas assez d’attaches en France et parce que son nouveau travail est sous un contrat en CDD.

OQTF : « J’ai déjà rangé mes affaires pour quitter la France » 

Le service de l’Etat délivre ainsi une OQTF à l’encontre de Mohamed Ridha Nasri qui se retrouve pris de court. Depuis la décision de la préfecture, notifiée en date du 30 octobre dernier, le professeur ne donne plus des cours dans son collège, car suspendu des fonctions en tant qu’enseignant, faute de titre de séjour valide.

Le jeune tunisien assurait pourtant, en tant que remplaçant, une mission de service public, et ce, « dans le Pays de Gex, un secteur où il y a très peu de volontaires », explique un de ses collègues au collège Charpak.

Le 21 novembre dernier, un rassemblement a eu lieu devant la sous-préfecture de Gex afin de dénoncer l’OQTF qui vise le professeur tunisien et pour demander sa réintégration dans le collège. Une vingtaine de personnes étaient présentes, notamment des enseignants et des parents d’élèves.

« Je ne sais pas pourquoi je suis particulièrement visé », s’attriste quant à lui le jeune tunisien, désormais sans papiers et sans travail, assurant que bien qu’il eut déjà « rangé ses affaires » pour quitter la France, il espère toujours que les autorités reviendront sur leur position pour réexaminer son dossier ».

Une pétition en ligne a été lancée pour soutenir Mohamed Ridha Nasri.
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