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Assassinat de Djamel Bensmail : une centaine d’accusés devant le juge

Assassinat de Djamel Bensmail : une centaine d’accusés devant le juge

L’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmail est jugée devant le tribunal de Dar El Beida (Alger). Au total, 102 accusés, dont 90 détenus, sont concernés par le procès.

C’est l’un des plus grands procès de l’histoire de l’Algérie en termes du nombre de prévenus détenus. A son ouverture, mardi 15 novembre, tous les alentours du tribunal de Dar El Beida étaient quadrillés par un impressionnant dispositif de sécurité, afin d’éviter les débordements, selon Le Soir d’Algérie et Echorouk. Des membres des familles des accusés étaient venus nombreux.

Les faits de cette affaire qui a ébranlé toute l’Algérie remontent au 11 août 2021, au cours des incendies qui ont ravagé plusieurs régions de la haute Kabylie. Les feux duraient depuis trois jours et avaient fait des dizaines de morts, plus de 200 selon diverses sources.

Djamel Bensmail, un jeune de Miliana (Ain Defla), venu pour aider la population locale dans la lutte contre les incendies, a été pris pour un pyromane. C’était à Larbaâ Nath Irathen (Tizi-Ouzou).

Remis dans un premier temps à la police, il sera extirpé des mains des forces de l’ordre par une foule en furie. Djamel Bensmail est lynché à mort sur la place publique, avant d’être brûlé. Toutes les péripéties de ce drame ont été filmées par les citoyens présents sur place.

Les vidéos et les images ont fait le tour de l’Algérie et au-delà. Ce sont ces images qui serviront pour identifier et arrêter des dizaines de suspects. En tout, 102 personnes sont poursuivies pour 24 chefs d’inculpation allant de l’assassinat avec préméditation au complot contre la sécurité nationale en passant par le déclenchement volontaire d’incendies.

Dans le très long arrêt de renvoi, lu pendant trois heures par le greffier du tribunal de Dar El Beida, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) est mis en cause.

La clé de l’affaire

Dans le box des accusés se trouvaient d’ailleurs plusieurs personnes suspectées d’appartenir à ce mouvement classé « organisation terroriste » par le Haut conseil de sécurité en mai 2021, soit trois mois avant les faits.

Les premiers accusés entendus par le juge ont tous nié les accusations, reconnaissant toutefois leur présence sur les lieux du crime, du reste établie par les images vidéo versées au dossier. Certains ont pris des selfies avec la dépouille calcinée du défunt.

Il reste encore des dizaines de prévenus à entendre. Il appartient à la justice de déterminer la culpabilité ou non de chacun des accusés et surtout d’élucider les circonstances dans lesquelles Djamel Bensmail a été pris pour un pyromane. Qui l’a désigné comme tel à la foule déchaînée et pourquoi. C’est la clé de cette affaire pour déterminer s’il y a complot et qui, le cas échéant, en est l’instigateur.

L’affaire Djamel Bensmail a failli avoir des conséquences néfastes, si ce n’était la sagesse du père de la victime, Khaled Bensmail, qui a appelé au calme et à faire la part des choses en ne confondant pas les assassins de son fils et tous les habitants de la région.

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