Ceux qui mènent en France une campagne de dénigrement contre l’Algérie sont les descendants de l’OAS (Organisation de l’armée secrète), a affirmé lundi 24 février le deuxième personnage de l’État algérien, Salah Goudjil.
Lors d’une conférence à la faculté de droit de l’université d’Alger à l’occasion de la célébration du double l’anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et de la nationalisation des hydrocarbures lundi 24 février, le président du Conseil de la nation (Sénat) n’a pas cité nommément l’organisation de sinistre mémoire, mais il a précisé la période des derniers mois de la colonisation qui correspond aux crimes qu’elle a commis.
« Ceux qui attaquent l’Algérie aujourd’hui en France sont les descendants des colons qui ont pratiqué la politique de la terre brûlée entre le 19 mars et le 2 juillet 1962, et continuent dans la même voie aujourd’hui », a-t-il accusé.
Pendant cette période, l’OAS, opposée à l’indépendance de l’Algérie, a multiplié les attentats, tuant des milliers d’Algériens et de Français.
L’Algérie est aujourd’hui ciblée par une multitude de personnages et de partis de l’extrême-droite française, dont le Rassemblement national (RN), héritier du Front national (FN) fondé au début des années 1970 par Jean-Marie Le Pen autour d’un noyau d’anciens de l’OAS et de nostalgiques de l’Algérie française.
Salah Goudjil, ancien officier de l’Armée de libération nationale (ALN), a rappelé un autre fait lié aux massacres de 1945 qui avaient fait 45 000 morts.
Goudjil : Tebboune accorde « l’attention nécessaire au dossier de la mémoire »
Selon lui, les colons français avaient « armé » des prisonniers européens de la deuxième Guerre mondiale pour massacrer les Algériens pendant ces événements qui ont marqué « le retour de la France à une politique d’extermination ».
« Les promoteurs du néocolonialisme s’opposent au peuple français tout en prétendant le défendre », a en outre affirmé le président du Sénat algérien.
A propos du peuple français, Goudjil a assuré que l’Algérie a toujours distingué entre lui et la colonisation française, tout comme elle distingue aujourd’hui « entre le peuple marocain et le Makhzen marocain ».
Évoquant l’alliance du président français Emmanuel Macron avec le Maroc, le président du Conseil de la nation a souligné la similitude entre la colonisation marocaine du Sahara occidental et la colonisation française de l’Algérie.
« La reconnaissance par la France de la position marocaine sur le Sahara occidental l’expose à une responsabilité historique en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, qui considère ce territoire comme occupé et devant être traité comme une question de décolonisation », a-t-il soutenu.
Dans le livre d’Or de la faculté de droit l’université d’Alger qu’il a signé à la fin de la conférence, Salah Goudjil a écrit que le président de la République Abdelmadjid Tebboune a veillé avec une attention personnelle et sans précédent à « accorder l’attention nécessaire au dossier de la mémoire nationale ».
| Lire aussi : Benjamin Stora à TSA : « Maintenant l’Algérie a aussi le droit de riposter… »