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Canicule en Algérie : ce que prévoit le Plan national climat

Canicule en Algérie : ce que prévoit le Plan national climat

Depuis le début de l’été, les alertes à la canicule se multiplient en Algérie. Un BMS a été émis samedi par Météo Algérie indiquant des températures entre 43 et 46 degrés pour les wilayas de Guelma, Mila et Constantine.

Un autre a été publié ce dimanche annonçant des températures élevées dans des wilayas du sud du pays.

Pour faire face à la canicule, l’Algérie avait mis en place un Plan national climat (PNC) qui prévoit 155 mesures. Ce plan a été élaboré par un comité national climat et des groupes de travail sectoriels sous la direction de Fatma Zohra Zerouati, alors ministre de l’Environnement.

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Dès septembre 2019, il a été validé par le gouvernement et prévoit le développement de mesures d’atténuation et d’adaptation au réchauffement climatique.

Réduction du torchage des champs pétroliers

Le plan comporte d’ambitieuses mesures afin de réduire l’émission de gaz à effet de serre. Il est ainsi prévu la rénovation des installations de production pétrolière et la limitation du torchage dans les champs pétroliers. Une partie du gaz contenu dans les puits de pétrole est parfois brûlée au niveau de torchères.

Dans le domaine industriel, il est prévu la réduction de la consommation de coke dans le haut fourneau d’El Hadjar, l’installation de nouveaux fours à induction à haut rendement dans les fonderies de métaux à El Harrach et Tiaret. La co-incinération de déchets ménagers et industriels à haut pouvoir calorifique devrait également être utilisée dans les fours à ciment des unités GICA.

En matière de transport, il est prévu le développement et renforcement du réseau ferroviaire et la modernisation du transport public urbain avec le développement de lignes de métro et de tramways. Près de 500.000 véhicules essence devraient être convertis au GPL.

Dans le domaine agricole, le déploiement de l’énergie solaire au sud devrait permettre de réduire le recours à l’électricité lors de l’irrigation.

Eco-quartiers, LED et panneaux photovoltaïques

D’autres mesures concernent plus directement les consommateurs. C’est le cas avec les projets de réalisation d’éco-quartiers à Tizi Ouzou, Annaba ou Oran par des entreprises privées ainsi que l’isolation thermique des logements et des équipements publics.

Le plan vise la généralisation de l’éclairage performant LED dans les foyers, l’installation de panneaux photovoltaïques pour l’éclairage public dans trois nouvelles villes et le développement du marché des chauffe-eaux solaires.

Le développement des espaces verts et reboisement en zone urbaine devient une priorité.

Village de Tafilelt et initiatives de la société civile

Cette riche liste des actions du plan peut être consultée sur le site du ministère algérien de l’Environnement. De nombreux ministères et organismes publics sont chargés de son exécution. A côté de sigles connus figurent d’autres qui le sont moins par le large public : MHUV, MEER, MDE, MTPT, MICLAT…

A leur côté, on compte quelques entreprises privées et une seule Organisation non-gouvernementale (ONG).

Si le Plan national climat recommande d’intégrer les changements climatiques dans les cursus d’enseignement et la réalisation de campagnes de sensibilisation, les associations restent les grandes absentes du plan.

La loi de 1990 sur les associations a permis l’éclosion de nombreux collectifs. A Béni Isguen la Fondation Amidoul est à l’origine de la réalisation du premier éco-quartier d’Algérie, celui de Tafilelt (Ghardaia). L’utilisation d’une architecture traditionnelle permet de réduire la chaleur dans les habitations.

156e recommandation, un appel aux associations ?

Les actions de simples citoyens sont légion en Algérie. Dans le sud, des personnes prennent l’initiative de planter des arbres à l’entrée de leur ville ou d’arroser les arbres du centre-ville.

Des associations comme Torba initient les citoyens à la mise en place de potagers participatifs et au compost à base d’épluchures de fruits et de légumes. A Baïnem (Alger), de jeunes scouts participent à des opérations de reboisement.

Cette disponibilité en matière de partage et d’entraide a toujours existé dans la société algérienne : touiza villageoise lors des moissons, disposition sur l’espace public de guerba (outre de peau de chèvre) pleine d’eau fraîche, distribution de viande lors de l’Aïd El Adha…

Cette disponibilité de la société civile mériterait une 156e recommandation du plan contre la canicule : un appel aux associations et initiatives citoyennes.

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