L’été s’est installé très tôt cette année en Algérie. Depuis plusieurs jours, des températures caniculaires sévissent dans tout le pays, particulièrement dans les régions du Sud. Les températures prélevées dans certaines zones figurent parmi les plus hautes au monde, selon un site mondial spécialisé. Un climatologue a livré des prévisions chocs sur ce qui attend les Algériens à l’avenir.
Le mercure a dépassé 45 degrés ces dernières 24 heures dans au moins deux points du Sud algérien. Selon le site Eldoradoweather.com, 45,5 degrés ont été enregistrés à Bordj Badji Mokhtar et 45,2 degrés au lieu-dit Bidon 5, dans le désert de Tanezrouft, connu pour être l’un des plus chauds au monde. Ces températures sont respectivement la 11e et la 15e plus hautes enregistrées dans le monde pendant la même période.
Ce samedi 21 juin, le site affiche les 15 températures les plus chaudes dans le monde, comprises entre 45 et 46,6 degrés : 10 sont enregistrées dans des villes omanaises, 4 au Pakistan et une au Koweït.
Ce n’est pas la première fois que des villes algériennes figurent parmi les plus chaudes au monde. En 2018, une température extrême de 51,3 degrés a été enregistrée à Ouargla, comme le rappelle Hakim Abane, climatologue à l’Office national de la météorologie (ONM), interrogé par El Moudjahid.
« Le réchauffement climatique progresse à un rythme inquiétant, et ses effets sont de plus en plus perceptibles en Afrique du Nord, notamment en Algérie », alerte-t-il, avant de livrer des prévisions inquiétantes sur ce qui attend les Algériens dans le futur.
Parmi les manifestations les plus marquantes de ce réchauffement figure « l’intensification des vagues de chaleur, tant en fréquence qu’en intensité. Plusieurs records de température ont été enregistrés ces dernières années, illustrant cette tendance. À titre d’exemple, Ouargla a connu 51,3 °C le 5 juillet 2018, l’une des plus hautes températures jamais mesurées en Algérie », ajoute-t-il.
Cette année, avant même le début de l’été, ce samedi 21 juin, la canicule s’est installée. C’est l’un des effets directs du changement climatique. Les grandes chaleurs, extrêmes et fréquentes, sont parmi les manifestations du changement climatique qui frappe la planète et qui n’épargne pas l’Algérie.
Changement climatique en Algérie : ce que préconise un spécialiste
Il ne s’agit pas que de quelques jours de chaleur à supporter. Selon le climatologue, ces épisodes fréquents et intenses « exercent une pression considérable sur les systèmes de santé, les infrastructures énergétiques et le secteur agricole, confrontés à une demande croissante en eau et en électricité, ainsi qu’à une dégradation accrue des conditions de production ».
Les fortes chaleurs allongent aussi les périodes de sécheresse et induisent une variabilité accrue des précipitations, selon le spécialiste qui cite l’exemple de l’Ouest du pays qui connaît un déficit de 50 % en pluie.
En revanche, il est tombé en quelques années sur la région de Béchar l’équivalent d’une année de précipitations, en septembre 2024. Face à la « vulnérabilité croissante des écosystèmes et des populations », Hakim Abane estime nécessaire une « action urgente » en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux impacts. La résilience de l’Algérie passera par une meilleure anticipation des risques, une gestion durable des ressources et une meilleure sensibilisation du public, préconise-t-il.
Le climatologue préconise aussi le « développement de systèmes d’alerte précoce et d’outils de gestion des risques climatiques ». Il estime que les villes algériennes qui font face à une urbanisation galopante doivent « engager une transformation profonde », avec une meilleure gestion des ressources en eau, une « planification urbaine résiliente », et « l’accélération de la transition énergétique du tissu urbain ».
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