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Comment Volkswagen écrase tout sur son passage avec ses SUV

Comment Volkswagen écrase tout sur son passage avec ses SUV

Skoda
Les ventes du Kodiaq ont augmenté de 188% au premier semestre... Les SUV pèsent désormais 21% des ventes de Skoda, contre 9% à l'époque du seul Yeti.

Le groupe automobile allemand a annoncé des ventes en forte hausse au premier semestre. En Europe, il est pas loin de s’accaparer près du quart du marché. Sa stratégie produit tournée vers des gammes SUV très étoffées, de 3 à 4 modèles en fonction des marques, fait exploser les volumes de ventes…

Le creux de la vague semble bel et bien derrière… Le groupe Volkswagen vient de signer un premier semestre en forte progression avec près de 5,5 millions de voitures livrées dans le monde, soit une hausse de plus de 7%.

« Ce fut le meilleur premier semestre de l’histoire de notre entreprise », s’enthousiasme Fred Kappler, patron des ventes du groupe. Selon lui, toutes les marques et toutes les régions ont contribué à cette performance : +9% en Chine, +22% au Brésil, +20% en Russie, +6,3% aux Etats-Unis, et +6,5% en Europe. Seul bémol, le groupe s’attend à un second semestre plus mitigé en Europe…

« Nous nous attendons à ce que les livraisons soient affectées par l’introduction de la nouvelle norme WLTP. Quelques véhicules vont probablement être livrés plus tard que prévu », ajoute Fred Kappler, cité dans un communiqué.

Jürgen Stackmann, directeur des ventes de la marque Volkswagen confirme : « la deuxième partie de l’année sera nettement plus difficile ».

Des marques parties de rien

En attendant, le groupe aux 12 marques récolte les bénéfices d’une stratégie produit très offensive. Chaque marque a renforcé voire étendue sa gamme de SUV comme Audi ou Volkswagen, tandis que Skoda et Seat sont quasiment partis de rien.

Chez Volkswagen, on dispose désormais d’une gamme de SUV entièrement renouvelée dans sa partie la plus grand public, c’est-à-dire avec un nouveau Tiguan mais avec un nouveau segment sous le nom de T-Roc. Ces deux SUV pèsent 26% des ventes de la marque allemande en France.

Chez Audi, la dynamique est aussi portée par ces 4X4 urbains et permet d’afficher une hausse de 4,5% des ventes mondiales. La marque aux anneaux a en grande partie renouvelé sa gamme avec le Q7 et plus récemment avec le Q5 dont les ventes ont augmenté de 46% en France. L’arrivée du Q2 a permis de donner un coup de fouet aux ventes. En France, les SUV ont progressé de 7 points sur un an pour atteindre 43% des ventes.

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Mais c’est bien les marques Skoda et Seat qui sont les plus portées par leur gamme SUV. La marque espagnole avait déjà enregistré une année 2017 record avec l’arrivée de l’Ateca, un SUV de segment C, tout comme Skoda avec son Kodiaq. Ces deux adaptations du Tiguan ont permis de repositionner ces deux marques sur les segments les plus dynamiques là où elles étaient totalement absentes auparavant. Elles espèrent toutes les deux amplifier ce mouvement avec l’arrivée de nouveaux SUV.

Seat se redresse en France

Seat a lancé l’Arona, un SUV compact, un marché très porteur en Europe. La marque emmenée par Luca di Meo a ainsi vu ses ventes s’envoler de près de 18% sur les six premiers mois de l’année avec 290.000 immatriculations, brisant ainsi son record absolu qui datait de 2000. Les SUV représentent d’ores et déjà 15% des ventes de Seat au premier semestre… Pas mal pour un segment qui n’existait pas il y a encore deux ans. La marque espagnole estime que le meilleur est à venir puisqu’elle anticipe une montée en puissance commerciale de l’Arona au second semestre.

Cette dynamique a d’ailleurs permis à Seat de stimuler ses ventes sur le marché français où elle déplore un gros retard. Les ventes ont augmenté de 50% sur le seul mois de juin, tandis que les prises de commandes ont augmenté de 63% sur le semestre, ce qui présage d’un bon second semestre.

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Du côté de Skoda, les ventes de SUV ont littéralement explosé… Le Kodiaq s’est vendu à 78.000 exemplaires entre janvier et juin, soit une envolée de 188%, tandis que le Karoq en phase de déploiement commercial s’est déjà vendu à 50.000 unités. Les SUV ont ainsi représenté 21% des ventes de la marque tchèque là où elle ne faisait que 9% des ventes à l’époque du Yeti (2016).

Le meilleur est à venir

Cette offensive de masse écrase à peu près tout sur son passage… Le groupe Volkswagen a augmenté sa part de marché de 1% en Europe au premier semestre frisant le quart des ventes totales du continent. Cette progression pourrait ne pas s’arrêter là puisque le groupe n’en a pas terminé avec son agenda produit. La suite promet même d’être encore plus massive avec l’arrivée de nombreux produits placés sur des segments à très forts volumes. Volkswagen sera le premier à dégainer avec son T-Cross, avant le Tarraco de Seat. Ces deux SUV de segment B vont se positionner directement faces aux Renault Captur et Peugeot 2008, les leaders du segment. Skoda arrivera un peu plus tard sur ce segment, probablement courant 2019. Du côté d’Audi, on attend avec impatience le nouveau Q3, un des best-sellers de la marque.

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Comme il ne suffit pas de faire du volume pour un groupe comme Volkswagen, deux modèles à très forte marge doivent également s’installer dans les showrooms. Volkswagen a levé le voile sur son très sophistiqué Touareg, tandis qu’Audi a présenté son ambitieux Q8 destiné à se positionner sur le très lucratif segment des SUV coupés premiums.

Effet de levier maximal

Cette stratégie n’est pas seulement gagnante en termes de volumes, elle permet de vendre des voitures beaucoup plus chers. L’effet de levier est donc maximal pour les finances du groupe Volkswagen. Avec des parts de marché en hausse, et une proportion de SUV toujours plus importante dans les ventes du groupe, cette stratégie SUV se déroule comme un rouleau-compresseur, notamment en Europe. Ni les turpitudes judiciaires du groupe, ni la créativité des concurrents ne semble avoir tempéré l’appétence des consommateurs pour les quatre marques du groupe Volkswagen, laissant sur le bord de la route toutes les autres marques automobiles mondiales… Jusqu’où ?


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