search-form-close
Covid-19 en Algérie : quel rôle pour la santé militaire ?

Covid-19 en Algérie : quel rôle pour la santé militaire ?

CONTRIBUTION. L’ampleur de la gravité de de covid-19 depuis quelques semaines en Algérie met un peu plus à rude épreuve un système de santé, personnels soignants et infrastructures, déjà sous très forte pression depuis bientôt 18 mois et révèle des défaillances inimaginables il y a quelques semaines.

Les familles assistent impuissantes au décès de leurs proches, faute de place en réanimation, les personnels soignants assistent impuissants, la mort dans l’âme,  aux décès des malades faute d’oxygène, dans une situation inédite et kafkaïenne de non-assistance à personne en danger en milieu hospitalier.

| Lire aussi : Crise de l’oxygène : le Premier ministre lance un appel aux Algériens

Bien que consacré essentiellement à la lutte contre le covid-19 et dégagé des autres activités de soins, le système de santé civil est en très grande difficulté, à la limite de la saturation et pourrait atteindre un point de rupture si la crise actuelle devait perdurer et maintenait sa courbe exponentielle en termes de contaminations et de décès.

| Lire aussi : Coronavirus : l’armée se tient prête pour une « éventuelle intervention » en soutien au système de santé national

Ce ne sont pas les hôtels quatre étoiles mis à la disposition du système de santé, inadaptés, non fonctionnels et non équipés pour leur nouvelle mission, qui vont améliorer un tant soit peu la situation sanitaire covid-19.

Devant ces sombres perspectives et un système de santé civil, qui se rapproche de ses limites, hormis la participation des forces armées aériennes dans l’acheminement des vaccins, se pose légitimement l’opportunité de la participation des services de la santé militaire à l’effort national de lutte contre le covid-19 par la prise en charge effective et directe des malades atteints de covid-19.

N’a-t-on pas parlé d’armée blanche (El Djeich el Abiad) dans une guerre contre le covid-19 ? Les termes de guerre et épidémie renvoient instinctivement et naturellement, dans les conditions actuelles, à l’implication de la santé militaire.

Les deux atouts majeurs de la santé militaire

La santé militaire dispose de deux atouts majeurs qu’elle pourrait mettre à la disposition du dispositif sanitaire civil : sa capacité à monter d’importantes opérations logistiques en un temps record et des médecins et soignants militaires habitués et rompus à opérer dans des situations sanitaires difficiles, avec des infrastructures et des ressources insuffisantes.

En 2020, au début de l’épidémie, était diffusé sur une des chaînes de la télévision nationale un reportage sur la santé militaire avec interview du général major, directeur central des services de santé militaire.

On a pu y découvrir les importants moyens, les équipements modernes, les matériels rutilants et des hôpitaux de campagne qui pourraient être mobilisés, en cas de nécessité en appui et en complément du système de santé civil.

Le Directeur central des services de santé militaire avait déclaré, le 8 avril 2020 sur les ondes de la radio algérienne, que des dispositions importantes sont prises par l’ANP pour lutter contre le coronavirus, que 70 % des capacités des hôpitaux militaires étaient mobilisées et préparées afin de parer à toute éventualité d’une évolution de la pandémie de coronavirus, que l’ANP dispose d’hôpitaux de campagne qui peuvent être déployés en cas de nécessité pour apporter de l’aide.

Il a indiqué que ces « derniers sont dotés de tous les équipements nécessaires, de services de radiologie, de réanimation, d’un bloc opératoire et de laboratoires d’analyses pour effectuer, sur place, des opérations chirurgicales et des soins intensifs ».

Le général-major a précisé que « ces hôpitaux peuvent être installés n’importe où, et seraient immédiatement opérationnels. »

Devant la situation très grave, reconnue par les plus hautes autorités, scientifiques et politiques, sa potentielle et probable aggravation, n’est-on pas dans la situation prévue en avril 2020 où il nous paraît opportun, voire nécessaire d’impliquer la santé militaire dès maintenant dans la gestion de covid-19 ?

La participation de la santé militaire permettrait de désengorger les hôpitaux qui pourraient reprendre progressivement toutes les activités de soins.

Sans se détourner de sa mission première : le soutien médical des forces armées, les services de la santé militaire participeraient, à la hauteur de ses moyens, en complément et en collaboration avec le système de santé civil à la gestion de cette crise sanitaire exceptionnelle, mettant ses compétences et sa logistique au service de la Nation.

Elle permettrait dans un effort collectif national, civil et militaire, de combattre plus efficacement cette épidémie, d’épargner des morts évitables et un retour bien que progressif mais plus rapide à une vie économique, sociale et culturelle quasi-normale.

Cette décision dépend naturellement d’une décision politique au plus haut niveau, celle du président de la République, ministre de la Défense nationale et chef suprême des Forces armées.


Important : Les tribunes publiées sur TSA ont pour but de permettre aux lecteurs de participer au débat. Elles ne reflètent pas la position de la rédaction de notre média.

  • Les derniers articles

close