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Covid-19, salles des fêtes, plages, frontières : entretien avec le Pr Lellou

Covid-19, salles des fêtes, plages, frontières : entretien avec le Pr Lellou

Le chef de service pneumologie de l’EHU Oran, le Pr Salah Lellou, est très optimiste quant à une évolution favorable de l’épidémie de covid-19 en Algérie. Il s’exprime sur la réouverture des frontières, des plages et des salles des fêtes.

La situation épidémique en Algérie connaît une diminution. Comment l’analysez-vous ?

Cette décrue, je l’avais prévue. J’avais dit fin avril-début mai, il va y avoir une petite vague. On est arrivé à 300 cas et maintenant on voit le nombre qui diminue.

Ce sont les chiffres qui sont donnés par le ministère de la Santé, mais nous constatons cela aussi sur le terrain.

Il est vrai qu’il peut y avoir des gens positifs asymptomatiques qui ne sont pas déclarés, qu’il y a des covid uniquement sur les signes scanographique, il n’empêche que ce ne sont pas des cas graves. Des formes vraiment bénignes.

Je confirme qu’il n’y a pas de pression sur les hôpitaux, et d’ici au mois de juin on pourrait espérer que la pandémie s’atténuerait si elle ne disparaît pas. Même l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a déclaré dernièrement que la deuxième vague de la pandémie a été plus meurtrière que la première.

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À travers le monde, l’heure est au déconfinement…

Il y a un an, j’avais dit qu’il allait y avoir probablement trois vagues et que la deuxième vague était toujours plus meurtrière. Ensuite, à l’échelle de la planète, lorsque des pays étaient à leur 1ère vague, d’autres en étaient à leur 2e, et que d’autres pays en sont à leur troisième vague.

Ce qu’on remarque, c’est que dans les pays qui connaissent une troisième vague il y a une décrue de la pandémie qui s’annonce, pour plusieurs raisons. Des décisions ont été prises avec le confinement, le respect des gestes barrières et la vaccination qui, peut-être, commence à donner des résultats.

Aux États-Unis, le président Joe Biden a donné le choix à ses citoyens vaccinés de porter ou non le masque. La vaccination a donc joué un grand rôle. Combinée aux gestes barrières j’ai beaucoup d’espoir que cette pandémie va s’atténuer et qu’elle va devenir une maladie saisonnière.

Il est question de créer un vaccin universel contre les coronavirus de sorte qu’au lieu d’agir les protéines Spike, les vaccins en cours de développement agissent sur le virus lui-même. Et si jamais un variant résiste à la vaccination, on peut adapter le vaccin rapidement entre 6 à 10 semaines.

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Le Conseil des ministres a donné son accord pour la réouverture des frontières…

Lors d’une de mes dernières interventions, j’avais demandé qu’il y ait une réouverture des frontières, mais sous condition qu’il y ait un contrôle sanitaire strict. Et que les personnes positives à la PCR doivent se prendre en charge elles-mêmes, ici en Algérie avec un confinement de 10 jours.

Et c’est ce qui a été retenu. On ne peut pas fermer (les frontières) de manière indéterminée pour nos concitoyens algériens. Tous les pays du monde ont rouvert les leurs pour leurs compatriotes.

On ne peut dire aux Algériens de ne pas rentrer chez eux. Ils peuvent le faire à condition de respecter le protocole sanitaire. Faute de pouvoir rentrer directement, j’ai appris que des Algériens achètent leurs billets pour la Tunisie et de là ils paient des passeurs pour les faire rentrer.

Et cela est un danger, car il peut se trouver parmi ces gens quelqu’un qui porte un variant du covid et qui n’est pas contrôlé. Autant donc ouvrir les frontières et bien contrôler, de cette façon on peut protéger la population.

On ne pouvait pas rester comme ça d’autant que partout à travers le monde, il y a maintenant une décrue, et chez nous, même si le variant indien a été détecté (sur un ressortissant indien travaillant à Tipaza), n’empêche que la situation est contrôlée.

Il faut seulement renforcer les contrôles aux frontières. Depuis un mois et malgré le rebond, les choses sont nettement meilleures avec moins de pression dans les hôpitaux.

Durant le week-end de l’Aïd, beaucoup de gens en ont profité pour aller se baigner. Peut-on autoriser les plages ?    

Il n’y a aucun risque au niveau de l’eau, les gens peuvent se baigner, car il semblerait que le virus ne survive pas dans l’eau de mer. Le seul problème, c’est sur le sable. Il faut qu’il y ait une distanciation physique qui soit respectée et un port d’un masque.

Et ce tant qu’on n’est pas arrivé à l’immunité collective, au moins 70 % de personnes vaccinées. Maintenant dans certains pays, on pousse la vaccination même chez les enfants. Le risque étant que si les adultes sont épargnés par le virus, ce dernier peut se développer chez l’enfant quand il ne trouve pas de place ailleurs, quand bien même les enfants développent des formes bénignes.

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Qu’en est-il pour les salles des fêtes ?

De toute façon, cela doit se faire progressivement. Il faut attendre et voir l’évolution. Il faut attendre une semaine à dix jours pour voir si les chiffres n’augmentent (après le long week-end de l’Aïd) on dira qu’on est sur la bonne voie et qu’à ce moment-là on peut progressivement ouvrir les salles des fêtes avec des jauges et progressivement si la situation s’améliore encore on pourrait aller jusqu’à 100 %.

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