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Crise de l’eau : « Le consommateur a le droit à une information juste »

Crise de l’eau : « Le consommateur a le droit à une information juste »

Crise de l’eau, cherté du mouton, hausse des prix des fruits et les légumes : le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur (Apoce), Mustapha Zebdi, fait le point sur les conditions dans lesquelles les Algériens s’apprêtent à fêter l’Aid-el-Adha.

Les Algériens vont fêter l’Aïd Al Adha dans un contexte particulier marqué par la crise de l’eau, la cherté du mouton… En tant qu’organisation de protection du consommateur, quel est votre constat ?

Pour ce problème du manque d’eau, il nous faut accepter le fait que nos ressources hydriques sont en diminution. Nous sommes dans une période de sécheresse, cela il faut en convenir et l’accepter.

Les causes peuvent varier : soit d’ordre climatique, soit relevant de la mauvaise gestion ou de l’absence d’une vision projective et aussi du fait du gaspillage, etc.

Toutes ces causes peuvent être mises en évidence. La question que l’on doit se poser est de savoir comment allons-nous gérer cette crise.

Actuellement, le citoyen algérien doit savoir qu’on n’a plus les mêmes ressources hydriques que durant les années précédentes. On doit se serrer les coudes pour passer cette période difficile jusqu’à trouver les alternatives.

Les citoyens des régions touchées par la crise de l’eau se plaignent du non-respect du plan de rationnement. Qu’en dites-vous ?

D’aucuns ont admis que cette sécheresse que nous avons anticipée est une réalité et qu’il va nous falloir vivre avec. Mais le mécontentement n’est pas dû à la réduction des ressources hydriques, mais davantage à la mauvaise programmation et le non-respect des horaires d’alimentation.

Sur le non-respect du plan de rationnement, nous recevons beaucoup de requêtes. Les gens ne demandent qu’à respecter les programmes de façon à permettre au consommateur algérien de s’organiser. Ils sont prêts à admettre qu’il y a une diminution des ressources hydriques, mais pas ce non-respect de la programmation.

Dans certaines régions, le calendrier prévoit une alimentation quotidienne mais les habitants ne reçoivent de l’eau que deux à trois jours. Là il s’agit d’un problème de gestion qui doit être assumé. Le consommateur a le droit à une information juste.

Une hausse importante a été enregistrée sur certains produits de consommation, dont la courgette dont le prix a atteint 240 DA/kg en cette veille de l’Aïd. Que préconise l’Apoce pour endiguer ces pratiques qui se répètent à la veille de chaque fête religieuse ?

C’est une hausse abusive. Elle confirme que le marché est encore sauvage et montre que d’autres moyens de régulations doivent être introduits.

Les transactions commerciales doivent se moraliser et pas seulement par les campagnes de sensibilisation, mais aussi par des textes rigoureux. Un travail auquel l’Apoce a contribué avec le ministère du commerce. Nous attendons impatiemment sa concrétisation.

En cette veille de l’Aïd el Adha, le problème de l’organisation des marchés de bétails se pose comme désormais chaque année. Il n’y a toujours pas de régulation. Pourquoi ?

 Je suis tout à fait d’accord. Les marchés à bestiaux ne sont pas en nombre suffisants. Ils ne sont pas structurés, ni bien organisés. Ils sont infestés de péculateurs.

Les conditions ne sont pas favorables pour que les vrais éleveurs se déplacent pour y vendre leur cheptel. C’est toujours la même problématique qui est posée depuis des années.

Les prix des moutons donnent le tournis. Cette cherté est-elle justifiée  ?

Les hausses sont mises sur le compte de la cherté de l’aliment de bétail. Mais, nous, nous nous posons juste la question : pourquoi le mouton destiné au rituel du sacrifice coûte beaucoup plus cher que celui qui est destiné à l’abattage, alors que tous les deux sont nourris avec le même aliment ?

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