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Défaite de l’équipe d’Algérie : le charlatanisme entre en scène

Défaite de l’équipe d’Algérie : le charlatanisme entre en scène

Après plus de trois ans d’invincibilité, l’équipe d’Algérie de football est tombée au moment où on s’y attendait le moins, c’est-à-dire dans un match du premier tour de la CAN et face à la 126e nation au classement FIFA, la Guinée équatoriale (0-1).

Des voix en Algérie crient au gri-gri africain. Les Verts ont perdu pour des raisons objectives qu’il appartient aux spécialistes de disséquer, mais certains croient dur comme fer que la mauvaise entame de la CAN des protégés de Djamel Belmadi ne peut être que l’effet d’un mauvais sort jeté par on ne sait qui.

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Il ne faut pas s’en étonner, la société algérienne est profondément superstitieuse et on croit toujours que ce genre de pratique est monnaie courante dans les compétitions africaines.

Ceux qui, sur les réseaux sociaux et dans certains médias, accusent la sorcellerie ou le mauvais œil d’avoir fait perdre les « invincibles » de Belmadi, tiennent comme argument les nombreux ratages des attaquants algériens face à la Sierra Leone puis devant les Équato-guinéens.

Aussi, qu’une équipe composée de joueurs évoluant dans les divisions inférieures fasse mordre la poussière à une sélection constellée de stars, cela sort de l’ordinaire.

Sans franchir le pas de pointer du doigt des raisons surnaturelles, le célèbre commentateur Hafid Derradji relève que le ballon a refusé de rentrer, de façon « étrange » et « douteuse ».

Sur les réseaux sociaux, on parle beaucoup en tout cas en ce lendemain de défaite de gri-gri et de mauvais sort. Un raki (exorciste) vient même de proposer ses services pour régler le problème.

Ibn Al Chanfara, c’est son nom ou son pseudo, a affirmé dans une vidéo avoir remarqué des « choses anormales » dans le dernier match de l’Algérie contre la Guinée équatoriale. Si ça doit rassurer, l’équipe nationale n’est pas ensorcelée mais seulement victime de mauvais œil, explique-t-il.

Un poste vacant après la mort de Belahmar

Sûr de lui-même, l’homme indique qu’il peut arranger ça pour peu qu’on lui établisse un passeport pour se rendre au Cameroun. Il souligne aussi cette faille dans « l’encadrement » de l’équipe nationale : elle est sans raki depuis la mort de cheikh Belahmar. Il y a donc un poste vacant à prendre.

Sur ce point, il n’invente rien puisque les Verts se faisaient par le passé accompagner parfois d’un raki dans leurs stages et déplacements.

Il y a quelques jours, l’ancien sélectionneur national Rabah Saadane a révélé que la Fédération algérienne de football (FAF) a fait appel au même Belahmar après une série de blessures des joueurs avant le fameux match des éliminatoires du Mondial 2010 face à l’Égypte, en novembre 2009.

« L’arrivée de Belahmer nous a mis dans un état de tension. Je l’ai expulsé du stage de l’équipe et je lui ai demandé de ne pas s’approcher des joueurs », a-t-il raconté sur Ennahar TV.

Le raki Ibn Al Chanfara fait bien toutefois de préciser que c’est l’une des rares fois où il a regardé un match de football. Autrement dit, qu’il ne connait pas grand-chose à ce sport où les belles séries prennent toujours fin, où il arrive de dominer sans marquer, de passer à côté et de se faire battre par un petit poucet même quand on est une grande équipe crainte et redoutée.

En attendant d’analyser à tête reposée les raisons de la mauvaise passe de l’équipe nationale, les spécialistes sont déjà unanimes à mettre en avant la préparation perturbée et les conditions difficiles dans lesquelles elle a joué jusque-là au Cameroun. L’équipe traîne aussi des lacunes dans certains compartiments qu’il faudra combler au plus vite. Faute de quoi, raki ou pas, le rêve d’une cinquième participation au mondial risque de s’envoler.

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