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Départ des médecins algériens : les raisons de l’exode

Départ des médecins algériens : les raisons de l’exode

Le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat autonome des praticiens de santé publique (SNPSP) a indiqué, ce samedi 5 février, que 1.200 médecins algériens s’apprêtaient à quitter l’Algérie pour la France.

Samedi 4 février, les autorités sanitaires françaises ont publié la liste des praticiens ayant satisfait aux épreuves de vérification des connaissances organisées au titre de la session 2021. La liste compterait de très nombreux médecins algériens, essentiellement des spécialistes.

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Le constat des professionnels du secteur de la santé est que le phénomène n’est pas nouveau et qu’il va s’accentuer encore davantage. Le président du SNPSSP affirme que les vingt dernières années, l’Algérie a formé « au moins 50 000 spécialistes à raison de 2 500 annuellement en moyenne ». « Il y en a actuellement dans le service public autour de 14 000 spécialistes et autant dans le privé », a calculé le praticien ajoutant que près de 20 000 spécialistes ont quitté le pays durant cette période.

Pourquoi cet exode ? « La solution est chez eux (le gouvernement). Il faut cette volonté politique pour réhabiliter le médecin spécialiste », plaide le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat autonome des spécialistes de santé publique (SNPSSP).

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« Payés moins de 80.000 dinars »

Comment le réhabiliter ? « En lui donnant ses droits, en lui améliorant ses conditions socioprofessionnelles, ni plus ni moins. Il n’y a aucune faveur », martèle le Dr Yousfi qui rappelle que l’exode des spécialistes ne date pas d’aujourd’hui.

« Le médecin spécialiste est celui qui fait le plus long cursus universitaire avec un bac+12 et il est payé à moins de 80 000 DA. C’est scandaleux », s’emporte-t-il.

Et de s’insurger contre le fait que le secteur public de la santé a le statut particulier « le plus pénalisant » de la Fonction publique. « Tout le monde le reconnait », dit-il, ajoutant que ledit n’a pas été révisé depuis 11 années.

Le président du SNPSSP dénonce une mesure « répressive et anti-constitutionnelle » qu’est le service civil qui s’applique exclusivement aux médecins spécialistes. Il plaide pour des mesures incitatives et des conditions socioprofessionnelles adéquates pour inciter les spécialistes à se rendre dans les régions de l’intérieur du pays.

Tout en reconnaissant le travail de formation « à coups de milliards » des médecins algériens, le Dr Yousfi regrette qu’ils soient finalement offerts « sur un plateau à des pays qui cueillent le fruit ». « Les spécialistes de santé publique travaillent dans un système de santé complètement déglingué. Les choses ne font que s’aggraver », déplore l’infectiologue.

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