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Des plantes populaires en Algérie contre l’Alzheimer et le diabète (étude)

Des plantes populaires en Algérie contre l’Alzheimer et le diabète (étude)

Par Sirichai / AdobeStock
Plante

Des chercheurs algériens révèlent le potentiel thérapeutique de certaines espèces végétales dans une étude scientifique prometteuse publié par ScienceDirect.

Les feuilles de figuier, d’olivier, de lentisque pistachier et de jujubier, des plantes bien connues dans nos campagnes, présenteraient des vertus médicinales efficaces contre la maladie d’Alzheimer et le diabète de type II.

Telle est la piste explorée par une équipe de scientifiques algériens dans une étude soutenue par la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRSDT) et parue sur la plateforme scientifique ScienceDirect.

Les feuilles d’olivier et de jujubier sous la loupe des scientifiques algériens

Au total, les feuilles de quatre plantes comestibles du terroir algérien ont été passées à la loupe par des chercheurs. Elles ont révélé des activités antioxydantes, antidiabétiques et neuroprotectrices.

Il s’agit des feuilles de figuier (Ficus carica), d’olivier (Olea europaea), de lentisque pistachier (Pistacia atlantica), et de jujubier sauvage – sidr (Zizyphus lotus), cueillies dans la région de Laghouat, au nord du Sahara algérien, entre septembre et novembre 2022.

Selon la publication sur le site scientifique, elles ont été extraites à l’alcool méthylique avant d’être analysées via la technique HPLC-DAD, afin d’identifier les composés bioactifs à l’échelle moléculaire.

Les chiffres sont clairs : le lentisque affiche une teneur exceptionnelle de composés antioxydants, avec plus de 980 mg d’épicatéchine et près de 500 mg de catéchine pour un gramme d’extrait.

Quant aux feuilles de jujubier sauvage, elles se distinguent par leur capacité à inhiber une enzyme-clé dans la progression de la maladie d’Alzheimer : la butyrylcholinestérase. Leur activité inhibitrice est estimée à 29,16 µg/mL, devançant ainsi les autres plantes.

« Zizyphus lotus a montré l’activité anti-cholinestérase in vitro la plus puissante », lit-on dans l’étude.

Enfin, les feuilles d’olivier, déjà réputées pour leurs avantages pour la santé dans la culture méditerranéenne, concentrent un composé reconnu pour ses effets protecteurs contre l’hyperglycémie, l’oleuropéine, à hauteur de 335,5 mg/g.

« Olea Europaea a montré une activité inhibitrice marquée sur l’enzyme alpha-glucosidase, impliquée dans la digestion des sucres, ce qui suggère un effet préventif contre le diabète », notent les auteurs.

Une avancée pour la recherche sur les maladies chroniques

Menée en collaboration avec l’Université turque Muğla Sıtkı Koçman, l’étude ne s’est pas arrêtée aux tests en laboratoire. Les scientifiques ont également réalisé une analyse « in silico », en simulant par modélisation les interactions entre les composés bioactifs et les enzymes ciblées.

D’après l’étude, soutenue par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les résultats confirment que des flavonoïdes et des acides phénoliques de ces plantes se lient aux enzymes responsables de la dégradation de l’acétylcholine dans l’Alzheimer et des glucides dans le diabète.

Les chercheurs algériens affirment que ces résultats « soulignent l’intérêt thérapeutique des plantes algériennes en tant que sources naturelles d’antioxydants, d’inhibiteurs enzymatiques et d’agents antidiabétiques ».

Exploiter ces plantes médicinales serait donc une piste prometteuse pour le développement de traitements à base de ressources locales contre deux des maladies du siècle, le diabète de type II et la maladie d’Alzheimer, qui touchent des millions de personnes en Algérie et dans le monde.

« Des études futures permettront de valider leur efficacité clinique et leur potentiel pharmaceutique par le biais d’isolements et d’expériences in vivo », conclut l’étude.

 

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