search-form-close
FAF, équipe nationale : Djamel Belmadi lâche ses vérités

FAF, équipe nationale : Djamel Belmadi lâche ses vérités

La fin des éliminatoires de la CAN a été l’occasion pour le sélectionneur national de s’exprimer sur la situation qui prévaut au sommet des instances dirigeantes du football algérien.

Sans surprise, Djamel Belmadi a rendu un vibrant hommage au président sortant de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheireddine Zetchi.

« Il a tenu tous ses engagements, il mérite de sortir avec les honneurs qui lui sont dus », a déclaré le coach des Verts en conférence de presse après le match largement remporté lundi soir face au Botswana (5-0).

À l’issue d’un long bras de fer avec le ministre de la Jeunesse et des Sports Sidali Khaldi, qui s’est opposé à l’amendement des statuts de la FAF, le président de cette dernière a jeté l’éponge et annoncé qu’il ne briguera pas un second mandat.

Ce qu’a d’ailleurs confirmé Belmadi lors de son point de presse.

« Une page se tourne apparemment, en tous cas un changement de président de fédération sur lequel on n’a pas grand-chose à dire, il y a toute une organisation, des futures élections », déclare Belmadi, ce qui rend le départ de Zetchi quasi officiel.

Ces dernières semaines, beaucoup de commentateurs ont lié l’avenir du sélectionneur à celui du président de la FAF.

Plus clairement, on a prêté à Djamel Belmadi de partir dans le sillage de Khereddine Zetchi.

Ce que le coach avait formellement démenti avant même la conférence de lundi soir.

| Lire aussi : Djamel Belmadi : « Il faut arrêter de s’amuser avec le feu »

« Je suis engagé dans un projet avec mon pays, un projet qui n’est pas seulement celui de Djamel Belmadi. On a un projet commun, et je suis juste une partie du projet. Autour de ça, il y a des joueurs et un environnement qui doit être le plus sain et le plus propre possible. Mais on voit que ce n’est pas ça », avait-il déclaré vendredi dernier à son retour de Zambie où l’EN venait de faire match nul (3-3) avec l’équipe locale, toujours en éliminatoires de la CAN.

Il ne nie pas avoir rencontré « les hautes autorités »

La rumeur du départ de Belmadi semble avoir été prise très au sérieux en haut lieu.

Des sites spécialisés ont révélé que le coach a été reçu en tête à tête par le chef de l’État en personne.

La question lui a été posée lors de la conférence de lundi soir et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas démenti la tenue d’une telle rencontre. Sa réponse est un brin énigmatique.

« Je ne sais pas si c’est le plus important. Même si je l’avais fait, même si j’ai rencontré les hautes autorités, ça ne change pas grand-chose. Avec évidemment tout le respect qui leur est dû, ça ne change pas grand-chose sur la vision que j’ai de ma fonction et de ma présence en équipe nationale », a répondu Belmadi.

Les mêmes sources étaient allées plus loin en rapportant que le coach des Verts aurait, durant cette rencontre, décliné ses « préférences » en citant quelques noms qu’il verrait bien à la tête de la FAF, dont celui de l’ancien capitaine de l’EN, Antar Yahia.

Mais sur ce point, il n’a pas éclairé davantage l’opinion publique lors de la conférence de lundi soir.

Enième preuve de l’intérêt qu’on porte en haut lieu à l’équipe nationale, le président de la République a tweeté immédiatement après le match face au Botswana pour féliciter les joueurs et Djamel Belmadi.

| Lire aussi : Bras de fer Zetchi – Khaldi : pourquoi l’Algérie risque gros

« Merci à l’équipe nationale pour ce parcours distingué en éliminatoires de la Coupe d’Afrique et cette prouesse de 24 matchs consécutifs sans défaite sous la conduite du valeureux entraîneur Djamel Belmadi. Avec mes souhaits de succès en éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Nous sommes tous derrière vous, champions », a écrit Abdelmadjid Tebboune.

D’aucuns ont remarqué que dans le message du président, il n’y a pas un mot pour le président de la Fédération.

« Zetchi a tenu tous ses engagements »

Pourtant, pour Belmadi, Zetchi « a autant de mérite que les joueurs et les différents staffs » dans ce qui a été réalisé, dont la Coupe d’Afrique des Nations remportée en juillet 2019 en Égypte.

Le coach insinue même que c’est grâce à la présence d’un homme comme Zetchi à la tête de la FAF qu’il est sélectionneur des Verts.

« Le jour où on s’est rencontré, en août 2018, on a discuté très longuement surtout sur la vision que j’avais du travail et de la fonction. Cette réunion avait été décisive, parce que c’est là où tout a commencé, ou pas. Parce que si on n’était pas tombés d’accord sur le fonctionnement, les choses auraient été très claires et peut-être que je ne serais pas aujourd’hui à la tête de l’équipe nationale », assure Belmadi.

Son estime pour Zetchi est totale et il le dit clairement : « Si je dois dire deux mots sur le président, je peux dire devant les hommes et devant Dieu que c’est une personne qui a tenu ses promesses, ses engagements. On a été sur la même longueur d’onde et surtout, et c’est ce que j’ai apprécié chez M. Zetchi, c’est le fait qu’il ait tenu ses engagements. Ce serait trop long de rentrer dans les détails, mais il s’avère qu’avec ces engagements et ce fonctionnement-là, nous avons gagné une Coupe d’Afrique et cette équipe est en constante progression ».

Après le match, il a d’ailleurs pris l’initiative avec les joueurs d’improviser une petit cérémonie en l’honneur du président de la FAF sortant.

« Les joueurs se posent des questions »

Logiquement, Belmadi a été interrogé sur ses appréhensions pour l’avenir, maintenant qu’il sait que dans quelques semaines il y aura un autre président et un autre bureau fédéral.

« J’espère qu’on sera sur la même longueur d’onde qu’on l’a été avec M. Zetchi (…) Je souhaite que le prochain bureau fédéral continuera de travailler comme on l’a fait jusqu’à présent », dit-il.

Djamel Belmadi confirme aussi que les joueurs ne sont pas insensibles à tout ce qui s’est passé ces dernières semaines et qu’ils souhaitent eux aussi continuer à travailler dans les mêmes conditions.

 « Je ne vais pas dire que nous n’étions pas concentrés, mais il est sûr que les joueurs se posaient des questions. Certains ont dit que les joueurs et le coach sont d’un côté et la fédération d’un autre côté. Ceux qui disent ça, soit ils ne connaissent pas le travail, soit ils sont malhonnêtes. Parce que ce n’est pas comme ça. Pour qu’on soit à l’aise, il nous faut des gens, une organisation. Moi je suis juste entraîneur, les joueurs jouent seulement, mais il leur faut toute une organisation autour. C’est pour ça que les joueurs se posent des questions. Ils veulent qu’à l’avenir, il y aura toujours une bonne organisation. Ils veulent que rien ne change concernant la tranquillité, la plénitude, pour travailler dans les meilleures conditions », a-t-il dit.  Le message est clair.

  • Les derniers articles

close