Le dégel dans les relations entre l’Algérie et la France est-il enclenché ? Quelques jours après les gestes d’apaisement envoyés par Paris, Alger a envoyé, elle aussi, des signaux pour une reprise du dialogue entre les deux pays.
C’est ce qu’a révélé le ministre de l’Intérieur français Laurent Nuñez dans un entretien au Parisien publié ce samedi 1ᵉʳ novembre.
« Il y a des signaux. Le ministre de l’Intérieur algérien m’a récemment écrit pour m’inviter », a-t-il confié, sans donner plus de détails sur la nature de cette invitation qui survient alors que les relations entre l’Algérie et la France sont quasiment à l’arrêt depuis la crise des expulsions des agents consulaires du printemps dernier.
Laurent Nuñez envoie des piques à Bruno Retailleau
Laurent Nuñez, qui a succédé à Bruno Retailleau début octobre dans le gouvernement Lecornu II, plaide pour une « relation apaisée, mais exigeante » avec Alger, avec qui le « canal est totalement coupé aujourd’hui », selon lui.
Il critique la politique du bras de fer de son prédécesseur à Place Beauvau qui a provoqué l’arrêt total de la coopération sécuritaire entre les deux pays.
« Ceux qui font croire aux Français que le bras de fer et la méthode brutale sont la seule solution, la seule issue, se trompent », assène Laurent Nuñez dont la ligne tranche radicalement avec celle du belliciste Bruno Retailleau qui a dès sa nomination comme ministre de l’Intérieur, opté pour la méthode dure avec l’Algérie.
« Le bras de fer n’a rien produit »
« Je constate que le bras de fer n’a pas produit de résultat », lâche Laurent Nuñez pour qui la coopération sécuritaire est indispensable pour la sécurité de la France, et ceux qui pensent le contraire « nous mettent en danger ».
En plus de l’arrêt de la coopération sécuritaire, le bras de fer de Retailleau a paralysé les relations entre les deux pays dans le domaine migratoire. « Nous n’avons plus de laissez-passer consulaires », a affirmé Laurent Nuñez.
Le ministre de l’Intérieur français a regretté les conditions dans lesquelles a eu lieu le vote jeudi 30 octobre d’un projet de résolution présenté par l’extrême droite visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968.