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Guerre Israël – Iran, Gaza : discours musclé de l’Algérie à Istanbul

Guerre Israël – Iran, Gaza : discours musclé de l’Algérie à Istanbul

Source : Ministère des Affaires Étrangères et de la Communauté Nationale à l'Etranger
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf.

L’Algérie fait entendre sa voix face à l’agression israélienne contre l’Iran qui dure depuis une semaine. Dans un discours prononcé ce samedi 21 juin à Istanbul (Turquie) devant les participants à la 51ᵉ session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’organisation de la coopération islamique (OCI), le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf a usé de mots très forts pour dénoncer l’agression israélienne.

Ahmed Attaf a aussi mis en garde la communauté internationale contre les répercussions de ce qu’il a appelé la « logique de la force » et cette transgression des règles du droit international, pour la région et pour tout l’ordre mondial.

La tendance à l’hégémonie absolue a poussé l’agresseur israélien « à déclarer ouvertement son intention de réorganiser le Moyen-Orient, et même l’ensemble de l’ordre mondial ». Après le « fardeau de la guerre » qu’il impose au peuple palestinien dans la bande de Gaza depuis près de deux ans, Israël, que Attaf a désigné par le terme d’« agresseur », a attaqué la Syrie, le Liban et le Yémen. Aujourd’hui, il agresse l’Iran, dans « une guerre ouverte sur toutes les éventualités, menaçant la région de catastrophes de toutes sortes et de toutes dimensions, et aux conséquences imprévues », a fustigé le ministre algérien des Affaires étrangères.

La région du Moyen-Orient fait face à une « phase critique de son histoire », et connaît des « horreurs sans précédent par leur gravité, leur ampleur et leurs répercussions », a souligné le ministre algérien, ajoutant que cette session de l’OCI se déroule dans des circonstances internationales et régionales « inhabituelles ». Des circonstances « critiques, voire tragiques, car les lois internationales ont été complètement ignorées, y compris la Charte des Nations Unies elle-même ».

Les échelles du monde civilisé ont été bouleversées, la logique de la force n’a plus de limites, les concepts fondamentaux sont devenus confus, a regretté Attaf qui s’étonne d’entendre certains prôner « le droit de l’agresseur à se défendre et à se venger de l’agresser ».

À Istanbul, Ahmed Attaf dénonce l’impunité d’Israël

Le ministre algérien des Affaires étrangères a, en outre, exprimé sa solidarité et son soutien à tous « nos frères alors qu’ils luttent contre l’insistance de l’occupant à jouer le jeu de ses illusions d’assurer la sécurité et la stabilité de son entité au détriment de la sécurité et de la stabilité des autres ».

Et de s’interroger : « Quelle est cette sécurité fondée sur la violation de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité de tous les pays de la région, sans aucune responsabilité ni contrôle, et sur la poursuite d’une hégémonie absolue sur les autres, ainsi que sur la violation de toutes les règles du droit international et de tous les principes de la Charte des Nations Unies ? »

Ahmed Attaf a signalé au monde que nous nous trouvons à un « tournant décisif de l’histoire de cette région et de l’ensemble de l’ordre international », ce qui, a-t-il dit, exige de reconsidérer la question de la sécurité au Moyen-Orient dans sa globalité et sur ses fondements authentiques.

Ces fondements, a ajouté le chef de la diplomatie algérienne, « n’acceptent ni la priorité accordée aux intérêts d’une partie au détriment de ceux des autres, ni l’exemption d’une partie de ses obligations et leur imposition à toutes les autres, ni la tolérance et l’indulgence envers une partie tout en imposant des restrictions à toutes les autres. »

Pour lui, la sécurité et la paix au Moyen-Orient ne peuvent être assurées sans s’attaquer au cœur du conflit qui est la question palestinienne, en mettant fin à l’occupation des territoires palestiniens et arabes et en accélérant la mise en place des conditions nécessaires à la création d’un État palestinien indépendant et souverain avec Al Qods pour capitale.

La paix dans la région ne pourrait pas non plus être instaurée sans que toutes les parties soient soumises aux règles du droit international sur un même pied d’égalité. « Il faut mettre fin définitivement au régime spécial de l’occupant israélien, un régime fondé sur l’impunité, l’absence de responsabilité et la non-sanction », a plaidé Ahmed Attaf, appelant à en finir avec « la logique de la force, la logique hégémonique et la politique du fait accompli ».

Nul, dans la région ou ailleurs, ne doit être exempté des règles du droit international, a-t-il insisté.

« Ce sont les conditions essentielles et indispensables à l’instauration d’une paix juste, durable et définitive dans tout le Moyen-Orient », a conclu le chef de la diplomatie algérienne.

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