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Importations, informel, presse, constructions illicites : ce qu’a dit Tebboune

Importations, informel, presse, constructions illicites : ce qu’a dit Tebboune

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé vendredi soir sur la situation sociale, économique et politique du pays ainsi que sur les questions diplomatiques.

Sur les importations, le président Tebboune a été clair : « La rationalisation des importations -comme affirmé à plusieurs reprises- ne doit pas se faire au détriment des besoins du citoyen ».

Il a soutenu que « les pénuries sur le marché étaient inacceptables compte tenu de la disponibilité de la production locale et de l’autorisation de l’importation », selon le compte rendu de l’agence officielle APS.

Les engagements de certains secteurs de dégager des montants à travers la limitation des importations « est une mesure excellente mais à condition de ne pas créer la pénurie sur le marché », a fait remarquer le président Tebboune, en citant l’exemple du médicament.

Pour le Chef de l’Etat, la substitution des importations doit intervenir une fois l’augmentation de la production locale, sa disponibilité et sa capacité à couvrir les besoins est confirmée, ce qui requiert, poursuit-t-il, le recours à la numérisation de la gestion.

Dans le même ordre d’idées, il a rappelé les mesures coercitives prévues dans la loi relative à la lutte contre la spéculation illicite qui peuvent aller jusqu’à la perpétuité, soulignant que « la protection du citoyen est une question fondamentale ».

Mettant en garde contre l’exploitation politique de la pénurie, le Président Tebboune a assuré que « ceux qui exploitent les vivres des citoyens à des fins politiques, paieront très fort le prix « .

Faisant observer que la production locale de la majorité des produits essentiels était suffisante, le Président Tebboune a cité à titre d’exemple l’huile de table dont la production dépasse de trois fois les besoins réels du marché, ce qui laisse penser que la survenance d’une pénurie est « nécessairement préméditée ».

Toutefois, le Président Tebboune a expliqué que la pénurie due à la spéculation n’était pas la seule raison derrière la hausse de certains prix, relevant l’existence d’autres facteurs, tels que la rareté de certains produits hors saison ainsi que les intermédiaires dans le processus de distribution.

Répondant à une question sur l’argent de l’informel, le président de la République a fait état de mesures qui seront prises prochainement à l’encontre des personnes qui thésaurisent leur argent, lançant un appel pour le placement de ces fonds dans les banques ou leur investissement dans des activités économiques officielles.

Exercice du droit syndical

Le président  Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé sur les projets de loi relatifs à l’exercice du droit syndical qui suscite des réactions hostiles de la part des syndicats.

L’exercice du droit syndical est un « droit garanti par la Constitution », a affirmé le président Tebboune. « Nous avons dépassé le stade de la création anarchique de syndicats et nous nous employons aujourd’hui à réorganiser les choses pour que les organisations syndicales retrouvent leur vigueur et leur crédibilité », a ajouté le président Tebboune, estimant « insensé, par exemple, d’avoir 34 syndicats dans un même secteur ».

Selon le président de la République, la nouvelle loi vient « encadrer la création des syndicats ».

« Les syndicats ne sont ni lésés ni empêchés, mais il s’agit plutôt de consacrer la loi et de mettre fin à des pratiques inacceptables », a insisté le président Tebboune.

Il a cité, à cet égard, la grève, qui est en vertu de la loi « l’ultime étape du processus de protestation, une fois toutes les étapes légales épuisées ».

Constructions illicites

Le président Tebboune a affirmé que les décisions de démolition des constructions illicites ne doivent être prises qu’après épuisement de toutes les autres voies, affirmant que ce genre de décisions devrait être tranché par une commission spécialisée placée sous la tutelle des ministres de l’Habitat et de l’Intérieur.

Le président de la République a évoqué la question de démolition des constructions ne disposant pas de permis de construire, soulignant que « la décision de démolition ne doit pas être prise systématiquement, il faudrait penser à toutes les solutions possibles avant de prendre cette décision ».

Parmi ces solutions, le président Tebboune a évoqué, à titre d’exemple, « l’évaluation de la valeur du terrain sur lequel la construction a été bâtie pour proposer au propriétaire d’en payer le prix, comme ce fut le cas avec certaines usines ».

« Il existe des moyens et des méthodes pour résoudre ce type de problèmes, au lieu de faire dans l’autoritarisme, qui est en porte-à-faux avec le programme du président de la République », a-t-il ajouté.

Les constructions anarchiques s’inscrivent dans la colonne des questions « qui attentent au prestige de l’Etat et devraient faire l’objet d’enquêtes », a soutenu le Président Tebboune, indiquant que cette mission incomberait à la commission placée sous la tutelle des ministres de l’Habitat et de l’Intérieur, laquelle est chargée d’examiner les dossiers des constructions illicites, d’en désigner les responsables et de définir les conditions dans lesquelles elles ont été bâties.

Dans ce contexte, le président de la République a précisé avoir demandé au ministre de la Justice de présenter un projet de loi criminalisant l’accaparement des domaines de l’Etat.

« Depuis l’indépendance, aucune construction anarchique n’a été bâtie sur un terrain privé », a-t-il ajouté, affirmant que « l’Etat est en droit de défendre ses biens, au même titre que les droits du citoyen ».

Par ailleurs, le président Tebboune a évoqué certaines pratiques « qui compromettent certains efforts» expliquant que cela était dû à « l’ignorance des vrais problèmes soulevés par le citoyen ».

« Les solutions sont là, mais parfois les lenteurs et le manque de discernement donnent lieu à des solutions insuffisantes et peu convaincantes pour le citoyen », a-t-il déploré.

Numérisation

Au volet numérisation, le président de la République a rappelé qu’il n’avait eu de cesse d’appeler, depuis trois ans, à recourir à ce type de technologie, à même « donner des chiffres exacts sans falsifier la vérité, définir les problèmes et en trouver les solutions avec célérité ».

Le président Tebboune a, dans ce cadre, pointé du doigt « l’opacité qui constitue désormais un objectif bureaucratique derrière lequel se cachent ceux qui veulent perpétuer les pratiques du passé ».

Il a fait observer que « les mécanismes de lutte contre la corruption sont connus de tous », mettant en évidence le rôle crucial de la numérisation en tant que « moyen important de lutte contre la bureaucratie et la corruption ».

« La numérisation est réelle et fiable. De plus, elle ne ment pas, ne falsifie pas les données et fournit la rapidité nécessaire pour résoudre les problèmes » en fournissant des chiffres exacts, a-t-il souligné.

Le Chef de l’Etat a considéré que l’absence de la numérisation était « un acte délibéré » susceptible de conduire à la bureaucratie et à des pratiques de corruption, affirmant que la numérisation deviendra « une réalité, par la volonté ou par la force des choses ». Une quelconque institution peut, aujourd’hui, assurer la numérisation en un court laps de temps, a-t-il dit.

En outre, le président de la République s’est engagé à mettre en œuvre les différents projets qu’il a promis au peuple algérien.

« Je me suis engagé à réaliser tout un programme pour les citoyennes et les citoyens, il doit être exécuté d’une manière ou d’une autre », a assuré le président, rejetant, par la même, « tous les justificatifs pour expliquer les retards accusés dans la réalisation des projets ».

Médias et liberté de la presse

Abdelmadjid Tebboune a affirmé que la presse était « un puissant outil d’ancrage de la démocratie et de lutte contre les tentatives ciblant l’Algérie », appelant les journalistes algériens à « s’imposer » et à démasquer les tentatives d’exploitation orchestrées depuis l’étranger.

Il a affirmé que la presse nationale pourrait être « exemplaire et influente » en région méditerranéenne, au regard des potentialités et des atouts qu’elle recèle.

L’occasion était pour le Président Tebboune de fustiger les allégations de certaines parties étrangères qui prétendent que « les vrais journalistes démocrates se trouvent en dehors de l’Algérie », affirmant que ces parties sous-estimaient les 8.500 journalistes, les 180 quotidiens et les 20 chaînes de télévision privées que compte le secteur.

Réaffirmant son soutien à la presse nationale, le président de la République a rappelé que la fermeture de certaines chaînes de télévision était une réponse au « chantage qu’exerçaient leurs propriétaires ».

Concernant l’exercice du droit syndical, M. Tebboune a affirmé que les journalistes « sont en droit de créer leurs propres organisations syndicales, sans perdre de vue que ce qui les lie davantage n’est autre que l’éthique professionnelle ».

Dans un autre contexte, il a évoqué le projet de loi sur l’Information, approuvé en Conseil des ministres et soumis au Parlement, exprimant sa pleine disponibilité à assurer les moyens nécessaires à la formation des journalistes.

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