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Incendies de Khenchela : retour sur une semaine « infernale »

Incendies de Khenchela : retour sur une semaine « infernale »

De gigantesques incendies ont ravagé des milliers d’hectares des forêts de Khenchela la semaine passée qui a été infernale pour les habitants de la région.

Une polémique s’en est suivie sur les moyens déployés par les autorités pour les éteindre. Plus de 2.500 hectares de forêts et de vergers ont été consumés par les flammes qui se sont déclenchées dimanche 4 juillet.

La piste criminelle est privilégiée alors que les services de la gendarmerie nationale ont annoncé mercredi 7 juillet dernier l’arrestation de trois suspects.

| Lire aussi : Khenchela : les images des incendies, la pluie au secours des pompiers – Vidéo

Une piste qu’a confortée le directeur de la communication et des statistiques à la Direction générale de la Protection civile (DGPC), le colonel Farouk Achour.

Dans la nuit du mardi à mercredi 7 juillet, des individus munis de jerricans d’essence et de tronçonneuses ont agressé des éléments de la Protection civile, a révélé le responsable dans une déclaration à TSA.

« Nous avons besoin d’aides ! »

Le désastre engendré par les feux a soulevé une vague de colère et des interrogations chez les habitants de Khenchela, notamment ceux qui habitent les régions touchées par les incendies.

Devant les ministres de l’Intérieur Kamel Beldjoud et de l’Agriculture Abdelhamid Hamdani, qui se sont déplacés hier vendredi sur les lieux, des habitants ont dénoncé leur « manque de moyens déployés » et la réaction « lente » des autorités locales.

« Nous sommes dans une véritable catastrophe. Nous avons besoin d’aide, nous avons besoin de forages. Nous attendons depuis toujours le barrage de Bouhmama dont on nous dit que le budget est fin prêt. Les hélicoptères s’approvisionnent à partir des réserves d’eau des agriculteurs… », a dénoncé un habitant en s’adressant aux ministres.

C’est d’ailleurs le cas de cet agriculteur qui déclare qu’il a autorisé les secours à utiliser l’eau de sa réserve pour éteindre les incendies. « Je préfère périr que de voir la forêt disparaître », a-t-il asséné. « Ouvrez le barrage de Bouhmama », enjoint un citoyen rejoint par un autre habitant qui réclame l’ouverture de piste menant aux confins de la forêt.

Après avoir écouté les doléances des habitants, le ministre de l’Intérieur a défendu la gestion des autorités. « Tous les moyens matériels et humains pour éteindre les feux qui se sont déclarés dimanche dernier ont été fournis, avec la mobilisation de plus de 2 500 éléments de la Protection civile et de la conservation des forêts, 60 bulldozers et engins lourds, 140 camions citernes, en plus de deux hélicoptères », a-t-il égrené.

Le ministre de l’Intérieur a annoncé la prochaine acquisition par l’Algérie de canadairs, ces avions utilisés pour éteindre les incendies, dont manquent cruellement la Protection civile.

« L’impression d’un laisser-aller condamnable »

La catastrophe qui vient de frapper Khenchela et sa région avec des incendies ravageurs et les dégâts sur les vergers et les conséquences sur l’équilibre écologique, humain et économique, a  interpellé  l’association Préservation de l’Environnement et Promotion du Développement Durable (PEP2D).

Dans un communiqué adressé à TSA, l’association pointe « la faiblesse des moyens engagés, la lenteur des interventions et surtout l’absence d’un dispositif de prévention à longueur d’année, donnent l’impression d’un laisser-aller condamnable auquel il doit être mis fin ».

Pour ce faire, l’association PEP2D demande aux autorités concernées de « déclarer une situation de zone sinistrée auprès des instances nationales, eu égard à l’ampleur des dégâts occasionnés à la région ».

Par ailleurs, PEP2D se prépare à engager une action de communication régionale et nationale, avec les autres régions ayant connu des incendies destructeurs, afin de susciter la mise en place d’ « une stratégie planifiée avec des moyens adéquats de lutte, tels que l’acquisition de canadairs et autres drones que notre pays n’a jamais utilisés depuis son indépendance ».

En outre, l’association PEP2D recommande « d’une manière urgente, la mise en place de « dispositifs propres à la période estivale, dont le climat rend propice le départ de feux, et ce, par des restrictions à l’accès des forêts ainsi qu’une campagne publicitaire de sensibilisation des populations sur les conséquences des incendies sur la faune et la flore, dont le sort conditionne leur propre vie ».

Mobilisation et solidarité

À Khencha, la population a participé activement, aux côtés des sapeurs-pompiers, aux efforts de lutte contre les incendies. Des photos et des vidéos partagées sur les réseaux montrent l’ampleur de la mobilisation citoyenne pour venir à bout des incendies qui ont ravagé plus de 2.500 hectares de forêts et de vergers.

La région étant connue pour être un bassin de culture de pommes. De nombreux agriculteurs ont subi des pertes considérables après que leurs vergers aient été durement touchés par les flammes.

Enfin, une bonne nouvelle est venue de jeunes de Ksar el Boukhari dans la wilaya de Médéa. Dans un post publié par Salim Benkhedda sur sa page Facebook, ils se disent volontaires pour participer à une campagne de reboisement des forêts touchés par les incendies à Khenchela.

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