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Interdiction des marches du Hirak : les explications de Tebboune

Interdiction des marches du Hirak : les explications de Tebboune

Le président Abdelmadjid Tebboune a donné une longue interview au magazine français Le Point. Face aux journalistes Adlène Meddi et Kamel Daoud, le chef de l’État s’est exprimé, avec une « franchise rare », comme le souligne Le Point, sur les sujets d’actualité nationale et internationale : Hirak, France, Maroc, frontières, Bouteflika, législatives…

Interrogé sur la vague d’arrestations des manifestants de ces derniers mois, le président Tebboune a répondu : « Lorsque les marches, après la présidentielle, rassemblaient encore de 20 000 à 25 000 manifestants à travers le pays, j’ai été le premier à tendre la main aux gens du Hirak et à les recevoir. Dans mon premier gouvernement, on compte cinq ministres qui en sont issus. Des personnes que j’avais vues m’insulter dans des vidéos ! »

« Les appels à la violence étaient clairs »

Il a rappelé qu’ « ensuite, on a commencé à libérer des détenus pour arriver à 120 relaxés. Les gens continuaient à me critiquer, mais j’ai continué à faire des gestes. J’ai l’impression que cela a été interprété comme une faiblesse. Les gens pensaient qu’on était dos au mur. Ils se trompaient »,

Poursuivant, il a expliqué que pour lui, le « manifestant et le policier qui maintient l’ordre public sont les enfants de la même République. Je n’ai pas le droit de les laisser s’affronter. D’autant plus que les appels à la violence étaient clairs. Tant qu’on était au stade des idées, il n’y avait pas de problème, mais les appels à la violence, c’est autre chose. »

Pour Tebboune, il n’y a plus de Hirak. « Je n’utilise plus ce mot (Hirak) parce que les choses ont changé. Le seul Hirak auquel je crois est le Hirak authentique et béni qui a spontanément rassemblé des millions d’Algériens dans la rue. Ce Hirak-là a choisi la voie de la raison en allant à l’élection présidentielle. Il n’a pas écouté le chant des sirènes qui le poussait à aller vers une période transitoire, et dix millions d’Algériens sont allés voter. Une minorité a refusé l’élection. Je pense que tout Algérien a le droit de s’exprimer, mais je refuse le diktat d’une minorité », a-t-il expliqué.

Tout en concédant que les manifestants qui continuaient à sortir après la présidentielle du 12 décembre 2019 exprimaient peut-être une colère, il a affirmé qu’ « aujourd’hui, dans ce qui reste du Hirak, on trouve de tout, il y en a qui crient « État islamique ! » et d’autres qui scandent « pas d’islam ! ». Les manifestants expriment peut-être une colère, mais ce n’est pas le Hirak originel. C’est très hétéroclite. »

Sur la décision du Haut conseil de sécurité (HCS) de déclarer les mouvements Rachad et le MAK comme organisations terroristes, le président Tebboune a dit : « Parce qu’ils se sont eux-mêmes déclarés tels. Rachad a commencé à mobiliser tous azimuts, à donner des instructions pour affronter les services de sécurité et l’armée. Le MAK a tenté d’agir avec des voitures piégées. Face aux appels à la violence, la patience a des limites. »

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