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Jeux méditerranéens d’Oran : l’Algérie soigne son image

Jeux méditerranéens d’Oran : l’Algérie soigne son image

Les 19e Jeux méditerranéens s’ouvrent à Oran ce samedi 25 juin et s’étaleront jusqu’à la date symbolique du 5 juillet, fête de l’indépendance nationale.

Au total, 3390 athlètes de 26 pays du pourtour méditerranéen et répartis sur 24 disciplines sont attendus dans la coquette capitale de l’ouest algérien.

Cela fait longtemps que l’Algérie n’a pas abrité un évènement d’une telle envergure. Précisément depuis 2007, lorsqu’Alger a accueilli les Jeux africains pour la deuxième fois après l’édition de 1978.

Pour les Jeux méditerranéens, ils ont eu lieu une seule fois en Algérie, à Alger en 1975. Cette édition est restée gravée dans la mémoire nationale comme le premier grand événement sportif organisé par l’Algérie indépendante.

A l’époque, le pays abritait également régulièrement de grands sommets politiques. Puis il y a eu la crise économique des années 1980 et l’instabilité politique et sécuritaire des années 1990.

Pendant les 20 ans de règne de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, marqués par une opulence financière sans précédent, l’Algérie pouvait prétendre à renouer avec son illustre passé, mais elle accusait un retard immense en matière d’infrastructures.

Ce n’est qu’en 2015 que l’Algérie postulera pour l’organisation des 19e JM, prévus initialement en 2021 et reportés à 2022 à cause de la crise sanitaire de Covid-19.

Oran, qui a bénéficié d’un important programme de développement durant la décennie 2000, l’a emporté face à des villes comme Sfax (Tunisie), Dubrovnik (Croatie), Kotor (Monténégro) et Mostar (Bosnie-Herzégovine).

Rayonnement

Bien que Oran, deuxième ville du pays, ait changé de visage grâce aux investissements consentis depuis le début des années 2000, il fallait toutefois engager une course contre la montre pour achever dans les délais les infrastructures qui vont abriter les jeux.

Le défi a pu être relevé et Oran, et avec elle toute l’Algérie, dispose désormais de joyaux qui feront sa fierté pour longtemps. On citera le nouveau complexe olympique composé entre autres d’un stade de 50 000 places et le village méditerranéen qui abrite les délégations participantes, en plus de la modernisation des infrastructures existantes.

En dehors du sport, toute la ville a fait peau neuve et ses services publics ont été améliorés. Elle a bénéficié entre autres d’une nouvelle aérogare internationale.

Les jeux contribueront à coup sûr à améliorer l’image du pays et à faire connaître davantage la destination touristique Algérie.

On ne sait pas encore ce que l’Algérie a dû débourser pour ces jeux, mais quoi qu’ils aient coûté, ce n’est pas de l’argent jeté par la fenêtre. Ce genre d’événements internationaux permet avant tout de booster le développement et le rythme de réalisation des infrastructures.

La preuve, de tous les grands complexes sportifs programmés à travers le pays, seul celui d’Oran est achevé. Les autres, ceux de Tizi-Ouzou, de Baraki et de Douéra à Alger, connaissent un énorme retard et risquent de ne pas être livrés avant plusieurs années, après avoir déjà englouti des sommes colossales.

Outre l’aspect économique, les JM constituent surtout une opportunité pour le rayonnement du pays, y compris sur le plan politique. Et ça tombe plutôt bien avec le redéploiement tous azimuts de la diplomatie algérienne ces deux dernières années.

Pour l’ouverture de ces jeux, plusieurs des 26 pays participants se font représenter au plus haut niveau. On notera la présence entre autres de l’Émir du Qatar et du vice-président turc.

Le rayonnement sportif et diplomatique vont de pair. Lorsque l’Algérie accueillait de grands rendez-vous sportifs dans les années 1970, elle abritait simultanément de grands sommets du mouvement des Non-alignés, de l’ex-OUA (actuelle Union africaine) et de la Ligue arabe. Tous ces événements avaient eu lieu alors que la diplomatie algérienne vivait son âge d’or.

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