Du nouveau dans l’affaire opposant Kamel Daoud à Saada Arbane autour du roman Houris. Après la vive polémique qui a opposé l’écrivain franco-algérien à cette rescapée du terrorisme et la plainte déposée contre le lauréat du prix Goncourt 2024, c’est la justice française qui est saisie.
Comme prévu, Saada Arbane a assigné jeudi Kamel Daoud devant le tribunal judiciaire de Paris pour « non-respect de la vie privée », rapporte ce vendredi le quotidien belge Le Soir, citant l’AFP. Une première audience est prévue dans trois mois, le 7 mai prochain.
Saada Arbane dépose plainte contre Kamel Daoud en France
Mme Arbane demande 200.000 euros de dommages et intérêts. Elle demande aussi une publicité de la condamnation éventuelle, car un « caractère fortuit » de la ressemblance est « totalement impensable », selon la même source.
Dans la plainte, les avocats de Saada Arbane ont présenté plusieurs attestations et ont précisé que leur cliente a été suivie entre 2015 et 2023 par Aïcha Dehdouh qui a épousé l’écrivain en 2016. Saada Arbane a rejeté toutes les demandes de Kamel Daoud pour raconter son histoire dans un roman.
« Elle lui avait signifié son refus à plusieurs reprises », a déclaré en novembre dernier l’avocate algérienne de Saada Arbane, Me Fatima-Zohra Benbraham.
Me William Bourdon et Lily Ravon, avocats de Saada Arbane ont déclaré à l’AFP que « cette procédure, dans l’histoire judiciaire des atteintes à la vie privée, sous couvert de fiction, est absolument exceptionnelle».
En novembre dernier, Saada Arbane a affirmé sur la chaîne algérienne One TV, que c’est celle Aube, le personnage du roman Houris avec lequel Kamel Daoud a obtenu le prix Goncourt 2024, le 4 novembre dernier.
Elle a accusé l’écrivain franco-algérien et journaliste au Point d’avoir raconté son histoire dans Houris, sans son consentement.
Elle a accusé aussi la femme de Kamel Daoud d’avoir fourni à son mari des détails sur ce qu’elle a subi et vécu depuis qu’elle a échappé miraculeusement, à l’âge de 6 ans, à une attaque terroriste dans son village à Tiaret dans l’ouest algérien dans les années 1990.
Lors de cette attaque, Saada Arbane a été égorgée et sa famille a été décimée. Elle a été soignée et adoptée par la Pr Zahia Mentouri, ancienne ministre de la Santé (22 février – 19 juillet 1992).