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Karim Benzema fait taire ses détracteurs

Karim Benzema fait taire ses détracteurs

Revenu en équipe de France après plus de cinq ans de bannissement, Karim Benzema a démontré qu’il n’était pas fini. Il a prouvé que le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, a eu tort de ne pas le convoquer depuis 2015 pour des raisons extra-sportives.

Mercredi soir, pour le compte de la troisième et dernière journée de la phase des poules de l’Euro, la France affrontait le Portugal de Cristiano Ronaldo.

| Lire aussi : Retour de Benzema chez les Bleus : l’Algérie au cœur de la polémique

Ronaldo, dont l’équipe devait éviter la défaite pour éviter l’élimination, a marqué un doublé, Benzema aussi. Les deux stars ont illuminé le stade Puskas de Budapest.

S’il y avait encore qui fait la moue après le retour du joueur du Real Madrid chez les Bleus, il devrait se taire définitivement après la prestation de Benzema qui, à l’occasion, a marqué ses 28e et 29e buts sous les couleurs de l’équipe de France. Le joueur n’a pas caché sa satisfaction.

Sa dernière apparition avec les Bleus remontait à octobre 2015 contre l’Arménie (4-0, dont un doublé du Franco-Algérien). Depuis, il n’a plus été sélectionné jusqu’en mai 2021 à cause de sa supposée implication dans une affaire de chantage à l’encontre d’un autre joueur des Bleu, Mathieu Valbuena.

L’affaire n’est toujours pas jugée, ce qui signifie que le joueur est toujours présumé innocent.

Mais il a été décidé de ne plus le convoquer. D’abord, on a avancé que Benzema ne pouvait pas cohabiter avec Valbuena qui était à l’époque régulièrement convoqué.

En 2016, l’attaquant dont les parents sont originaires d’Algérie a quelque peu aggravé son cas en accusant le sélectionneur Didier Deschamps d’avoir « cédé à une partie raciste de la France » pour ne pas le convoquer pour l’Euro de cette année-là.

En cinq ans, beaucoup de choses ont été dites à propos de cette affaire, et même les politiques au plus haut niveau ne se sont pas empêchés de donner leur avis.

Pendant ce temps, Karim Benzema a continué à travailler et à s’illustrer avec l’un des plus grands clubs au monde, où il a pu compter sur le soutien de son coach et compatriote Zineddine Zidane.

Son palmarès avec le Real est impressionnant, ses prestations aussi, notamment depuis le départ de Cristiano pour la Juventus en 2018.

Bien que la France a reporté la Coupe du monde 2018 sans Benzema, au fil des mois, la pression se fait de plus en forte sur Deschamps jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de continuer à ignorer un joueur qui mène l’attaque du club le plus prestigieux de la planète. Fin mai dernier, le coach des Bleus dévoile sa liste pour l’Euro en cours et, grosse surprise, Karim Benzema y figure.

Un retour qui n’a pas fait que des heureux

Un sondage réalisé début juin a montré que 56 % des Français étaient pour son retour et 37 % contre. Le président français fait partie de la première catégorie.

« J’en suis convaincu. Si c’est le choix du sélectionneur, c’est qu’il en est convaincu aussi. À la fois pour sa qualité de joueur, la maturité qu’il a prise, et sa capacité à s’insérer dans ce collectif », avait dit Emmanuel Macron.

Si les fans de Benzema, nombreux en France, en Algérie et partout dans le monde, se sont réjouis, des voix ne se sont pas empêchées de s’élever pour critiquer la décision de Deschamps. Notamment ceux que le joueur lui-même qualifiait de « partie raciste de la France » en 2016 déjà.

L’extrême droite a eu du mal à digérer le retour du Franco-Algérien chez les Bleus. « Quand Karim Benzema en 2006 nous dit que son pays c’est l’Algérie, qu’il aurait volontiers joué en Algérie mais que sportivement – comprenez pour une histoire d’argent – il préfère jouer en France, lorsqu’il ne chante pas La Marseillaise, lorsqu’il crache par terre après La Marseillaise jouée en l’honneur des morts du Bataclan, ces choses-là me choquent », avait par exemple réagi Jean Messiha, ancien membre du Rassemblement national.

« Je me souviens de ses déclarations : je suis Français pour le football, mais je suis Algérien par le cœur », a encore rappelé Stéphane Ravier, sénateur du parti de Marine Le Pen.

D’autres avaient avancé des arguments sportifs, comme l’ancien sélectionneur Raymond Domenech qui redoutait un effet négatif sur le reste du groupe.

A tous ses détracteurs, l’attaquant du Real Madrid a répondu sur le terrain, en jouant l’intégralité des matchs des Bleus depuis le début de l’Euro avec des prestations remarquables et ce doublé face au Portugal annonciateur peut-être d’un tournoi mémorable pour le joueur du Real. « Quand il en mettra un, le robinet sera ouvert et ça va couler », avait déclaré son coéquipier Antoine Griezmann avant le match.

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