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L’Algérie accuse Bruxelles et dénonce les pressions de l’Espagne

L’Algérie accuse Bruxelles et dénonce les pressions de l’Espagne

L’Algérie a dénoncé une nouvelle fois le parti-pris de Bruxelles en faveur de Madrid et les pressions de l’Espagne.

Le changement brusque dans la position de l’Espagne sur le Sahara occidental en mars 2022 a plongé les relations algéro-espagnoles dans une grave crise.

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L’Algérie a pris des mesures fortes en signe de protestation de l’alignement de l’Espagne en faveur du plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental occupé.

Le revirement opéré par le gouvernement de Pedro Sanchez a poussé les autorités algériennes à décider dans un premier temps de rappeler l’ambassadeur d’Algérie à Madrid en mars 2022 avant de durcir les mesures en décidant la suspension des relations commerciales avec l’Espagne en juin de la même année.

La suspension des transactions commerciales avec l’Espagne décidée par Alger a eu des répercussions énormes sur les entreprises espagnoles qui entretenaient des relations avec l’Algérie.

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Le secteur de la céramique est l’un des plus touchés par cette décision. À Castellon, région connue par l’industrie de la céramique, les opérateurs sont montés au créneau à plusieurs reprises pour demander de l’aide pour compenser les pertes générées par le blocus algérien.

Algérie – Espagne : Alger accuse Madrid de « blocages »

En décembre, les entreprises de céramique espagnoles affichaient des pertes de 70 millions d’euros à cause de la crise avec l’Algérie, selon El Mundo, suite à la décision des autorités algériennes de suspendre toute relation commerciale avec l’Espagne.

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Pressé par l’opposition parlementaire et par les opérateurs économiques au sujet de la crise avec l’Algérie, le gouvernement Sanchez a annoncé, en janvier, par le biais de son ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares, des efforts de l’Union européenne pour régler le différend avec Alger.

En visite dans la région de Castellon il y a une semaine, le directeur adjoint du commerce au niveau de la commission européenne Denis Redonnet a jugé, dans des déclarations à la presse espagnole, que la situation entre l’Espagne et l’Algérie était « préoccupante ».

Dennis Redonnet a déclaré être « constamment en contact pour déployer des efforts diplomatiques de manière collective » afin de régler la crise.

C’est dans cette optique que le vice-président de la commission européenne, Josep Borrell, est attendu en Algérie prochainement avec l’objectif de trouver un compromis au sujet de la crise entre Alger et Madrid. Mais aucune date n’est fixée pour cette visite.

En Algérie, la position de l’Union européenne sur le conflit avec l’Espagne a été dénoncée une première fois en juin 2022. Le 11 juin dernier, l’Algérie avait dénoncé le « parti-pris » de Bruxelles en faveur de Madrid. Huit mois après, l’Algérie est revenue à la charge pour dénoncer une nouvelle fois l’alignement de Bruxelles sur la position espagnole.

En réponse aux déclarations faites il y a une semaine par Denis Redonnet, un haut responsable au ministère algérien des Affaires étrangères a, dans une déclaration à l’agence officielle APS jeudi soir, accusé Bruxelles d’entretenir « sciemment la confusion entre les dimensions politique et commerciale » de la crise entre l’Algérie et l’Espagne.

Alger reproche au directeur général adjoint de la Direction générale pour le commerce à la commission européenne de garder le silence sur « l’attitude obstructionniste » du gouvernement espagnol qui « bloque l’adoption des priorités du partenariat, négociées et finalisées depuis de nombreux mois, dans le cadre de la politique européenne de voisinage ».

Il accuse aussi ce responsable de la commission européenne de rester « muet sur l’attitude irresponsable de ce même pays, l’Espagne, qui instrumentalise de manière abusive la règle du consensus pour bloquer la convocation du Conseil d’association, organe politique statutaire chargé d’évoquer toutes les questions, tant politiques, économiques que commerciales ».

Pour ce haut responsable du ministère des Affaires étrangères algériens, « ces gesticulations et pressions de l’Espagne sont contre-productives » et « ne nous impressionnent guère ».

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