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Le journaliste Ihsane El Kadi raconte son arrestation

Le journaliste Ihsane El Kadi raconte son arrestation

Ihsane El Kadi, directeur et fondateur des sites Radio M et Maghreb Emergent, a été arrêté jeudi 10 juin avant d’être relâché dans la nuit de vendredi à samedi.

Dans un communiqué publié ce samedi 12 juin, il raconte son arrestation.

« J’ai été arrêté le jeudi 10 juin à 17 h 45 en bas du siège de notre agence à la place Audin et conduit dans un fourgon banalisé à la caserne Antar de la DGSI à Hydra. J’ai eu, en arrivant, un long échange intellectuel avec le colonel qui a suivi mon dossier consistant à savoir si l’Algérie était mûre ou pas encore pour la démocratie », explique-t-il d’emblée.

Le journaliste ajoute qu’un « interrogatoire formel a ensuite débuté à 22 heures passées avec d’autres officiers pour rapidement buter sur mon refus de répondre à quoi que ce soit tant que je ne savais pas pourquoi j’étais interpellé. »

« Ce refus s’appuyait également sur le fait que j’avais déjà séjourné pendant 6 heures au même endroit et selon le même procédé de l’interpellation dans la rue, le jeudi 18 juin 2020 à partir de 18 H », indique-t-il.

Ihsane El Kadi poursuit en expliquant que « l’interrogatoire s’est interrompu à 2 heures du matin pour reprendre vendredi en milieu de matinée, puis se poursuivre en deux séquences l’après-midi. »

« J’ai répondu durant mon interrogatoire à des questions portant sur le financement d’opérations précises : le prix Ali Bey Boudoukha par le recours au Crowdfunding sur la plate- forme Kisskiss bank bank pour récompenser le meilleur article d’investigation (organisé en 2014, 2017 et 2019 par Maghreb Emergent) ; la formation en 2015 de journalistes de Radio M dans le cadre du projet Ibtycar de CFI, au même titre que d’autres médias algériens dont des médias publics. J’ai également dû refuser de répondre à une question sur l’origine du texte de la pétition publiée, le jeudi 10 juin, sur le site de Radio M dénonçant « le fait accompli » des élections législatives sous état de siège non déclaré comme un fait aggravant la crise politique », détaille-t-il.

Il affirme avoir « quitté la caserne de Antar à minuit passée sans savoir très bien pourquoi j’ai été détenu pendant 30 heures, et si des suites judiciaires sont prévues. »

« L’acharnement sécuritaire et judiciaire que je subis depuis un an dans la continuité de l’emprisonnement de Khaled Drareni et de la censure de nos deux sites d’information doit cesser. Il ne peut pas empêcher la pratique du journalisme indépendant et de la libre citoyenneté. Et il ne l’empêchera pas. Institué en mode de gouvernement, il porte un grand préjudice à l’image de l’Algérie », estime enfin Ihsane El Kadi.

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