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Le métro d’Alger reprend le service sur fond de polémique

Le métro d’Alger reprend le service sur fond de polémique

Le métro d’Alger reprend le service ce jeudi 7 octobre après plus de 18 mois d’arrêt sur fond de polémique sur sa gestion après le départ du groupe français RATP.

Pour célébrer cet évènement, le ministre des Transports Aissa Bekkai et le directeur général de l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA) Ali Arezki ont vanté ce mercredi la capacité des Algériens à gérer ce métro et à le faire fonctionner.

L’annonce a été faite lundi soir par le ministère des Transports. Le métro d’Alger a été fermé en mars 2020 à cause de la crise sanitaire de Covid-19, qui a son apparition en Algérie en février de la même année.

Si la décision était amplement justifiée, son maintien lors des différents allègements du dispositif de prévention contre la pandémie est moins compréhensible.

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Inauguré en 2011, le métro d’Alger a constitué une véritable bouffée d’oxygène pour une partie des habitants de la capitale, du centre-ville jusqu’à Kouba, avant les extensions vers El Harrach, la place des Martyrs et Gué de Constantine en 2015 et 2018.

 

Avec le tramway qui relie la banlieue surpeuplée de l’est de la capitale à la station de métro des Fusillés, il est possible de voyager du centre-ville jusqu’à Dergana, grâce à des moyens de transport modernes.

Après le passage de la troisième vague de Covid-19 pendant l’été dernier, le métro d’Alger est resté l’un des rares espaces publics à ne pas rouvrir. Même les vols internationaux ont été de nouveaux autorisés, ainsi que tous les autres types de transport. Ce qui n’a pas manqué de susciter des interrogations.

On a d’abord tenté d’expliquer la longue fermeture par le souci des autorités de priver les manifestants du Hirak de rejoindre le centre d’Alger les mardis et vendredis. Mais les marches n’ont plus lieu depuis le printemps dernier et le métro n’a pas repris.

En octobre 2020, quelques jours avant son expiration le 31 du même mois, le ministre des Transports de l’époque, Lazhar Hani, avait annoncé le non renouvellement du contrat avec la RATP qui s’occupait de la gestion du métro depuis sa mise en service.

« Au départ de l’exploitation de ce projet, on avait fait appel à une société étrangère dans le cadre de l’assistance technique, et à partir du 1er novembre, c’est une société 100 % algérienne qui va prendre la suite, avec des cadres algériens qui ont des compétences et qui ont appris durant ce partenariat avec les étrangers. Aujourd’hui, on peut être fier de cette évolution », avait-il assuré.

Une nouvelle explication à l’arrêt du métro est alors avancée : l’incapacité du personnel algérien à prendre le relais des Français de la RATP DEV.

« Nous avons le transfert de compétence »

En juillet dernier, des sources avaient indiqué à TSA que l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) n’avait pas encore mis en place les équipes qui devraient assurer la gestion. Ces dernières semaines, une rumeur insistante a avancé que l’entreprise française a pris toutes les cartes-mères, les bases de données et les logiciels nécessaires au fonctionnement du métro.

Mais le directeur général de l’EMA, Ali Arezki, s’est exprimé à la veille de la réouverture du métro et réitéré que si le métro d’Alger s’est arrêté pendant plus de 18 mois, c’est pour « des raisons sanitaires, à cause de la pandémie ».

A propos du contrat avec la RATP, le responsable a expliqué au site DZ-News que « c’est un contrat ferme, qui ne pouvait donc pas être renouvelé ». Ali Arezki n’a pas évoqué le contentieux financier de plusieurs dizaines de millions d’euros entre la RATP et l’EMA.

« Une année avant l’expiration du contrat, nous avons vu avec les hautes autorités, nous avons réfléchi et fait une évaluation et nous sommes arrivés à la conclusion que nous pouvons être autonomes. Nous avons fait le transfert de compétence, des jeunes ont été formés. Depuis le 1er novembre 2020, nous travaillons sans assistance étrangère et le métro a fonctionné normalement », assure-t-il. 

Ali Rezki rassure les usagers que les équipes en place relèveront le défi, appelant à « ne pas douter des compétences nationales ». « Nous avons fait le transfert de compétence. Ça n’a pas été facile, mais pendant les années de travail avec le partenaire étranger, nous avons pu former nos personnels », insiste-t-il.

Pour annoncer le retour du métro d’Alger, le ministre des Transports Aissa Bekkai a tenu une conférence presse ce mercredi pour délivrer un message politique. Le métro d’Alger sera géré à 100% par des Algériens, s’est-il vanté, dans un contexte de tensions diplomatiques avec la France après les propos du président Emmanuel Macron sur l’Algérie.

Pour un pays qui forme des ingénieurs de qualité depuis l’indépendance et dans tous les domaines, se vanter de savoir faire fonctionner un métro de quelques kilomètres, risque de provoquer l’effet contraire, d’autant que ce genre de moyens de transport existe depuis plus d’un siècle. D’autant que la RATP a passé 9 ans en Algérie, et théoriquement, elle a eu le temps nécessaire pour former du personnel local, pour prendre le relais de ses équipes.

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