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Les céramistes espagnols pleurent la perte du marché algérien

Les céramistes espagnols pleurent la perte du marché algérien

Le revirement historique de l’Espagne sur la question du Sahara occidental a provoqué une crise avec l’Algérie et de graves répercussions sur les céramistes espagnols qui pleurent la perte du lucratif marché algérien.

Rendue publique en mars dernier, la décision espagnole de s’aligner sur les thèses marocaines concernant le Sahara occidental a entraîné des réactions algériennes tant sur le plan diplomatique qu’économique.

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Après avoir rappelé son ambassadeur à Madrid en mars, l’Algérie a décidé de suspendre ses relations commerciales avec l’Espagne en juin en réponse au revirement du gouvernement de Pedro Sanchez sur la question du Sahara occidental.

Céramistes espagnols : 70 millions d’euros de pertes en six mois

Les conséquences de cette mesure sont énormes pour  les industriels espagnols de la céramique qui ont subi de plein fouet la suspension des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne.

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Les industriels de céramique dans la province de Castellon dans la région de Valence ont subi des pertes colossales depuis juin 2022 en raison de la suspension des relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne, rapporte El Mundo ce jeudi 22 décembre. En six mois, les pertes se situent aux environs de 70 millions d’euros, ajoute la même source.

La perte du marché algérien n’a pas été remplacée par aucun autre pays, indique El Mundo. Au terme de l’année 2021, l’Algérie était le deuxième client des opérateurs espagnols dans le domaine de la céramique, poursuit la même source.

Selon El Mundo, les exportations vers l’Algérie étaient chiffrées à 90 millions d’euros en 2021 ce qui représentait une hausse de 9 % par rapport à 2020. Seule l’Italie, avec 120 millions d’euros, dépassait l’Algérie en matière d’importation de produits espagnols de céramique (émaux, frites, couleurs).

Le gouvernement Sanchez interpellé

Le secrétaire général de l’ANFFECC, association regroupant les industriels de céramique, Manuel Breva, a confié à El Mundo avoir attiré l’attention des autorités espagnoles sur « l’urgence de résoudre le conflit diplomatique avec l’Algérie ».

« Nous rappelons que dans le secteur des frites et des émaux, l’Algérie est notre deuxième pays de destination et que nous n’avons pas été en mesure d’exporter depuis de nombreux mois, ce qui a entraîné une perte de parts de marché non seulement pour cette année, car les transactions commerciales qui étaient auparavant effectuées à partir de l’Espagne, sont en train d’être comblées par des fournisseurs d’autres pays », a-t-il déploré.

La suspension des échanges avec l’Algérie s’ajoute aux difficultés qu’éprouvent les entreprises espagnoles en raison de la hausse des coûts énergétiques ce qui pourrait contraindre les opérateurs à délocaliser la production en dehors de l’Espagne, ajoute Manuel Breva pour El Mundo.

Ce dernier précise que les répercussions de la suspension des échanges avec l’Algérie ne touchent pas uniquement le secteur de la céramique expliquant que l’économie de toute une région en subit les conséquences.

De son côté, l’Asebec, organisation des fournisseurs en équipements utilisés dans l’industrie de la céramique, regrette la perte du marché algérien alors que la production de céramique était en hausse en Algérie, indique El Mundo.

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