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Les musulmans d’Allemagne dénoncent l’absence de soutien face aux attaques

Les musulmans d’Allemagne dénoncent l’absence de soutien face aux attaques

Des représentants des musulmans d’Allemagne ont réclamé jeudi plus de soutien des autorités et de la société face à la recrudescence des attaques contre des mosquées imputées à des groupes d’extrême droite ou kurdes.

« Nous attendons des autorités, des politiques, plus de soutien », a dénoncé lors d’une conférence de presse le président du Conseil central des musulmans, Aiman Mazyek, alors que 27 attaques ou dégradations de mosquées ont été recensées depuis le début de l’année et plus de 100 l’année dernière.

Aucune personne n’a été blessée mais la police a ouvert plusieurs enquêtes pour « tentative de meurtre » après des incendies criminels.

« Nous avons affaire ici à de l’islamophobie, nous devons la combattre ensemble », a jugé le chef du Conseil de l’Islam, Burhan Kesici.

Selon les autorités, les attaques sont à imputer à des groupes racistes ou des organisations kurdes agissant en représailles des opérations militaires d’Ankara à Afrine contre les milices kurdes de Syrie.

Or pour les dirigeants des organisations islamiques, qui sont dominées par la communauté turque, expliquer les attaques en Allemagne par le conflit turco-kurde revient à rendre « coresponsables » les victimes.

« Une mosquée n’est pas un établissement turc, mais un établissement allemand », a insisté M. Mazyek.

« Après que leurs mosquées ont été profanées par les néo-nazis avec des têtes de porcs et des graffitis en forme de croix, elles sont désormais aussi attaquées par des groupes terroristes étrangers », a accusé de son côté Zekeriya Altug, un dirigeant de Ditib, principale organisation de la communauté turque musulmane d’Allemagne et sous influence d’Ankara.

Il faisait référence au Parti des travailleurs du Kurdistan, classé terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux et interdit en Allemagne.

Les autorités allemandes redoutent une importation du conflit turco-kurde sur le sol allemand. Des échauffourées ont déjà eu lieu entre les deux communautés, et des groupuscules kurdes ont revendiqué des attaques contre des mosquées liées au Ditib.

Le président du Conseil central des musulmans, Aiman Mazyek, a lui regretté qu’Ankara ait convoqué l’ambassadeur d’Allemagne après les récentes attaques, jugeant qu’elles relevaient d’un problème de sécurité intérieure et non des relations bilatérales entre les deux pays.

« Une attaque contre la maison de Dieu est une attaque contre la démocratie », a estimé M. Mazyek.

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