Le Premier ministre libanais Hassan Diab a annoncé ce lundi 10 août la démission de son gouvernement, moins d’une semaine après la double explosion dévastatrice au port de Beyrouth mardi dernier, qui a fait au moins 160 morts et plus de 6.000 blessés.

Sous la pression de la rue, qui n’a pas de cesser de manifester et de réclamer des têtes, le gouvernement libanais a fini par abdiquer, après le départ de plusieurs de ses membres.

En annonçant la démission de son gouvernement, M. Diab a pointé du doigt la « corruption », qui selon lui a conduit à « ce séisme qui a frappé le pays ».

Au moment de l’annonce du départ du gouvernement, les manifestations se poursuivaient à Beyrouth, pour réclamer le départ des « 128 voleurs encore » au Parlement, selon les médias.

À Beyrouth, les Libanais manifestent depuis trois jours pour réclamer le départ de la classe politique aux commandes du pays depuis des années. Des heurts opposent régulièrement les contestataires aux forces de l’ordre. Hier, les affrontements ont fait un mort et plusieurs blessés.

En réaction, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a jugé « indispensable que les aspirations exprimées par les Libanais en matière de réformes et de gouvernance soient entendues ». Pour lui, « la priorité doit aller à la formation rapide d’un gouvernement qui fasse ses preuves auprès de la population ». Le Drian a mis en garde qu’en l’absence de réformes, le Liban va « vers un effondrement économique, politique et social ».