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Marine Le Pen propose de suspendre temporairement l’immigration légale

Marine Le Pen propose de suspendre temporairement l’immigration légale

À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle française, le Front national recentre sa campagne sur l’immigration, sa thématique favorite.

La candidate du Front national a annoncé lundi soir, à l’occasion de son grand meeting parisien au Zénith, la mise en place d’un « moratoire immédiat sur toute l’immigration légale », c’est-à-dire sa suspension provisoire, si elle est élue présidente le 7 mai.

Une proposition qu’elle avait déjà faite en 2011. « Je propose la mise en place d’un moratoire total sur l’immigration légale. Elle doit diminuer et être limitée, au bout de cinq ans, à 10.000 entrées annuelles » expliquait la candidate frontiste au journal France soir en juillet 2011.

Marine Le Pen souhaite mettre un terme à une situation qu’elle qualifie d’ « incontrôlée », et « qui nous entraîne vers le fond », a-t-elle dit devant un auditoire de 5000 personnes.

Un solde migratoire de 10.000 personnes par an contre 90.000 

« Pendant quelques semaines, il va falloir que nous fassions un bilan. Car la réalité, c’est que l’immigration est massive dans notre pays et que la submersion migratoire que nous vivons n’est pas un fantasme« , a indiqué mardi matin la présidente du FN au micro de RTL.

Cette mesure ne figure pas dans son programme présidentiel, mais Marine Le Pen y a toutefois indiqué qu’elle souhaitait ramener le solde migratoire en France à 10.000 personnes par an.

« Je ferai un moratoire dans l’attente précisément de la mise en œuvre de ces mesures qui vont permettre d’obtenir ce solde de 10.000. C’est un moratoire sur les visas de longue durée« , a encore déclaré Marine Le Pen sur RTL.

Toutefois, il faut bien comprendre qu’une telle décision pourrait se voir annuler par le Conseil d’État.

Hausse du solde migratoire entre 2011 et 2013 

Nicolas Bay, le Secrétaire général du Front national a de son côté rappelé au micro de France inter ce mardi matin que la France avait « une immigration massive, supérieure à 200.000 entrées/an. Il faut un audit, un point complet ». Bien que ce chiffre de l’immigration légale soit exact, il doit toutefois être nuancé par le nombre de sorties du territoire.

Une note de novembre 2014 de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) détaille que « de 2004 à 2012, 200.000 immigrés sont entrés chaque année, en moyenne, sur le territoire français », mais, précise l’INSEE, « compte tenu des décès et des départs, la population immigrée a crû en moyenne de 90.000 personnes par an ». Début 2013, 5,8 millions d’immigrés vivaient sur le territoire français, ce qui représentait 8,8 % de la population française.

En mars, l’INSEE a publié une étude consacrée à l’analyse des flux migratoires entre la France et l’étranger qui indique que le solde migratoire a augmenté entre 2011 et 2013, en raison de la diminution du nombre de sorties. En 2013, il s’élève à + 100.000 personnes, rapporte l’INSEE. C’est à dire que 338.000 sont arrivées en France et 238.000 en sont parties.

Mais selon des résultats encore provisoires, ce solde migratoire est en baisse puisque même si le nombre d’entrées augmente (364.000 personnes sont arrivées en France en 2015), le nombre de sorties croît aussi (297.000 en sont sorties). Ce qui représente un solde migratoire de 67.000 personnes, selon des estimations de l’INSEE.

François Fillon veut des quotas 

Marine Le Pen n’est pas la seule à s’attaquer à l’immigration légale. François Fillon, le candidat de la droite et du centre, souhaite de son côté réduire « l’ immigration légale au strict minimum », en instaurant des quotas. Une mesure déjà proposée au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy en 2007. L’immigration familiale, qui représente la plus grande part du flux migratoire selon le ministère de l’Intérieur, est dans la ligne de mire du candidat.

Si Benoît Hamon (PS) et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) sont défavorables à l’instauration de quotas, Emmanuel Macron (En Marche !) n’a pas pris position sur le sujet.

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