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Nouvelle résolution du Parlement européen contre le Maroc

Nouvelle résolution du Parlement européen contre le Maroc

Le Maroc n’est plus l’enfant gâté de l’Europe. En moins d’un mois, il a fait l’objet de deux résolutions défavorables du Parlement européen, ce qui n’est jamais arrivé auparavant.

Les analystes et la presse du Royaume accusent le président français Emmanuel Macron d’être derrière ces mises au pilori successives.

Jeudi 19 janvier, le Parlement européen a adopté une résolution condamnant les atteintes à la liberté de la presse au Maroc où les autorités font notamment un recours « abusif » à des accusations de « crimes sexuels » contre des journalistes indépendants.

Cette résolution était survenue alors que le Maroc était empêtré dans le scandale Moroccogate. En décembre, la justice belge avait lancé une vaste enquête sur un réseau de corruption de députés européens par le Maroc et le Qatar.

A la mi-décembre, l’institution de Strasbourg a voté une résolution condamnant l’émirat gazier du Golfe et interdisant à ses lobbyistes l’accès au siège du Parlement européen.

Une motion prévoyant les mêmes mesures contre le Maroc a été proposée, mais elle a été rejetée. Ceux qui ont voté contre avaient estimé que les accusations contre le pays du Maghreb étaient encore au stade des allégations.

Mais au fil de l’évolution de l’enquête, l’implication directe de la diplomatie et des services marocains est avérée. Les enquêteurs et les analystes sont même parvenus à la conclusion que le Qatar n’a fait qu’utiliser à son compte un réseau mis en place depuis longtemps par les Marocains. Le Qatargate est vite devenu le Moroccogate.

Le parti d’Emmanuel Macron attaqué au Maroc

La condamnation du Maroc était inévitable et elle est survenue jeudi 16 février, soit quatre semaines après la première résolution. Fin janvier, une trentaine de députés ont saisi la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, pour réclamer la condamnation du Maroc au même titre que le Qatar.

En vertu de la résolution adoptée jeudi à une très large majorité (401 voix pour), l’accès au siège du Parlement européen est interdit aux représentants du Maroc jusqu’à la fin de l’enquête de la justice belge.

Les députés européens ont fait part dans la résolution de leur « détermination » à enquêter sur les actes de corruption et ont exprimé leur inquiétude face à ces agissements.

Ils ont en outre promis de ne faire preuve d’aucune tolérance vis-à-vis des tentatives de corruption visant à influencer la politique de l’Europe.

La résolution est très mal accueillie au Maroc où, comme après celle du 19 janvier, on a accusé la France dont les relations avec le royaume traversent un froid depuis la découverte de l’espionnage du téléphone du président Macron par les services marocains via le logiciel espion israélien Pegasus.

L’universitaire Mohamed Badine El Yattioui, cité par Tel Quel, estime que cette résolution est « la goutte qui fait déborder le vase » puisque, juge-t-il, ce sont des personnalités proches du président français qui la soutiennent. L’allusion est au groupe Renew Europe, dans lequel font partie les députés européens du parti d’Emmanuel Macron.

Lahcen Haddad, ancien ministre et président de la commission parlementaire mixte Maroc-Europe, estime dans le 360.ma que le Parlement européen est devenu le « refuge idoine » de ceux qui veulent « s’attaquer au Maroc sans se découvrir ».

Il accuse lui aussi les députés du parti de Macron, Renaissance,  d’être « derrière ces manœuvres » en « instrumentalisant » les députés européens du groupe Renew Europe.

Le froid entre Rabat et Paris s’est confirmé courant janvier dernier avec le report sine die de la visite prévue au Maroc du président Emmanuel Macron.

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