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Paralympiques : l’accueil réservé aux champions algériens fait jaser

Paralympiques : l’accueil réservé aux champions algériens fait jaser

Certains responsables du sport algérien ont cette manie de transformer même les réalisations et les satisfactions en scandales retentissants. Cela a été encore une fois le cas avec le retour au pays de la délégation algérienne qui a participé aux Jeux paralympiques de Tokyo.

Après la débâcle aux Jeux d’olympique d’été en juillet-août, où l’Algérie est sortie avec zéro médaille (une première depuis 2004), les athlètes aux besoins spécifiques ont lavé l’honneur du sport algérien dans la compétition de leur catégorie, les Jeux paralympiques.

Ils ont pu glaner 11 médailles, dont 4 en or, avec en bonus deux records du monde. L’exploit force le respect, d’autant plus qu’il a été réalisé par une catégorie dont la prise en charge en Algérie laisse à désirer.

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Si les athlètes « ordinaires » se plaignent de mauvaises conditions de préparation et du manque de financement, les paralympiques vivent le calvaire même dans leur vie quotidienne, vivant de pensions dérisoires et supportant moult difficultés dans une société qui prend très peu en considération leurs besoins spécifiques, que ce soit dans les transports, les écoles ou les autres lieux publics.

Ce sont pourtant ceux qui se plaignent le moins. Contrairement aux 44 athlètes qui ont pris part aux Jeux olympiques d’été, qui se sont distingués plus en dehors des terrains, des tatamis et des bassins, multipliant les critiques avant même leur départ pour Tokyo, on n’a pas trop entendu les Paralympiques qui, pourtant, ont de plus fortes raisons de se plaindre. Mais ils ont préféré s’exprimer sur le terrain et c’est tout à leur honneur.

Un bus de transport urbain…

Ils ne se sont pas plaints, mais des responsables, par leur incurie se sont chargés, malgré eux, de dévoiler à la face de l’Algérie et du monde le peu de considération qui est réservé à cette catégorie de la population.

C’était à l’occasion du retour de la délégation en Algérie, avec dans son escarcelle des médailles d’or et des records du monde. L’accueil qui a été réservé aux athlètes à l’aéroport d’Alger est un scandale retentissant et révèle au moins deux choses.

D’abord que les infrastructures publiques en Algérie ne sont pas adaptées aux différents handicaps. Les images des paraplégiques, montant difficilement dans les bus avec leurs fauteuils roulants, sans aucune aide, sont choquantes. Elles ont fait le tour des réseaux sociaux et indigné toute la société. C’est le lot quotidien de tous les handicapés algériens.

Peut-être que ces images serviront d’électrochoc qui va réveiller les consciences et changera en mieux leur situation. Les scènes diffusées sur les médias et les réseaux sociaux ont aussi révélé le mépris chronique envers cette catégorie de la population.

Les images vues à l’aéroport ont fait réagir plus que d’habitude car il s’agit de champions et de recordmans du monde. Une image est particulièrement inacceptable : celle du bus qui leur a été réservé. Il s’agit de l’un de ces vieux bus de transport urbain qui font partie du décor dans les quartiers périphériques et populaires d’Alger.

Louer pour quelques heures un bus luxueux, comme ceux dont disposent tous les clubs algériens de football, n’aurait pas ruiné le Comité olympique algérien (COA) ou le ministère de la Jeunesse et des Sports.

Au contraire, cela leur aurait permis de sauver la face et de cacher leur mépris, et aux athlètes de sentir une reconnaissance et de ne pas se donner en spectacle émouvant. Ce qui s’est passé à l’aéroport d’Alger ne doit pas rester sans suite. Ceux qui ont honoré le pays et hissé son drapeau dans un important rendez-vous international méritent plus de considération.

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