Sur les plages de Bejaia, le danger des jet-skis guettent les baigneurs. Dimanche sur la plage de Lota, entre Aokas et Souk el Tenine, à l’est de cette wilaya, quelques estivants ont été surpris par les manœuvres dangereuses d’un jet-skieur.

A un moment, l’engin s’est approché dangereusement de la plage où de nombreux enfants baignaient, prenant le risque de les percuter. Heureusement, aucun incident grave n’a été signalé, mais les parents ont eu peur.

En dépit des appels lancés aux services de sécurité pour intervenir, rien n’est fait. L’engin a continué à menacer dangereusement les baigneurs, en dépit de la présence dissuasive de la gendarmerie et de la Protection civile. Le propriétaire de l’engin, connu dans la région, est un habitué des lieux. Pourtant, son comportement dangereux a été signalé par des estivants aux services de sécurité.

Au début de ce mois de juillet, un baigneur a été percuté de plein fouet par un jet-ski à Baccaro, commune de Tichy à 10 km à l’est de la ville de Bejaia.

Sur une vidéo tournée sur une des plages de Béjaïa, on aperçoit un jet-skieur s’approcher du rivage tout en effectuant des manœuvres qui sont susceptibles de nuire et d’attenter à la vie des paisibles estivants.

Les administrateurs de la page « Béjaïa Sois l’Observateur » ont lancé un appel en vue de mettre un terme aux manœuvres dangereuses des conducteurs de jets-skis qui font courir des risques avérés sur la vie des estivants.

Un phénomène « qui représente un danger énorme pour la vie des citoyens » comme le dénonce un membre de l’« association tadarth n djerba (Boulimat) ».

Cet épisode en rappelle d’autres où des baigneurs ont été gravement blessés après avoir été percutés par des jet-skis.

« Jet-Ski : dangers de mort ambulant »

Dans une vidéo tournée sur la plage de Boulimat, un membre de l’association a lancé un appel aux autorités locales en vue d’intervenir pour éviter que des incidents comme celui de Baccaro ne se reproduisent sur les plages de Bejaia.

« On demande aux autorités d’appliquer la loi » pour assurer la sécurité des citoyens, notamment en faisant respecter les mesures de balisage, lance-t-il. « Faut-il qu’il y ait un drame pour réagir ? », fulmine encore cet acteur associatif de la région tout en déplorant que ce genre de phénomènes ne favorise pas le tourisme.

Il convient de rappeler qu’un décret publié en 2016 fixe les conditions et modalités d’exercice des activités de transport maritime urbain et de plaisance maritime à but lucratif.

Ledit texte cible entre autres « les engins de type scooter de mer, moto de mer ou jet ski ». La loi dispose que l’exploitant de l’activité de location des engins nautiques à moteur doit informer le public à l’aide d’un panneau visible, sur lequel figure un schéma indiquant la zone d’évolution des engins nautiques à moteur avec le balisage de la plage, l’emplacement du chenal, les zones interdites et la vitesse autorisée.

Surtout, il est précisé que la navigation de ces engins est interdite à moins de 100 mètres des limites de la zone réservée à la baignade tel que défini par la réglementation en vigueur. Ce que de nombreux conducteurs de jet-Skis s’affranchissent allègrement.

Une situation qui hérisse « Bejaia Littoral », une association de protection et de sauvegarde du littoral. « L’interdiction d’utiliser les jets-skis dans l’espace destiné à la baignade, et les nombreux accidents, souvent mortels, ne semblent pas décourager les accrocs de ces engins. Toutes les plages de la wilaya sont touchées par ce fléau », dénonce-t-elle sur sa page Facebook, s’inquiétant que les estivants et les baigneurs soient livrés à eux-mêmes.

« À Capritour (complexe touristique), les baigneurs, au lieu de profiter pleinement de leur journée à la plage, passent malheureusement leur temps à avertir les conducteurs de jet ski (afin de) quitter le bord et cesser la frime et les manœuvres dangereuses », écrit l’association.

« Devant la sourde oreille desdits conducteurs indélicats, Béjaia Littoral a fait intervenir les garde-côtes pour contrôler et mettre fin à ce diktat motorisé. Nous tenons à remercier les éléments de garde-côtes pour leur réactivité et fermeté », lit-on encore.

« Faut-il attendre un accident mortel pour baliser les plages et mettre les baigneurs en sécurité ? », s’inquiète l’association Béjaïa Littoral qui rappelle avoir déposé et soumis depuis 2015, un plan « de balisage du trait littoral navigable pour protéger les baigneurs et les estivants ainsi que les navigateurs et amateurs d’activités nautiques ».

Le fléau se répète quasiment dans toutes les plages de Béjaïa. De Tichy à Boulimat en passant par Saket et Souk el Tenine.

Le danger des jet-Skis s’ajoute à la longue listes des problèmes que rencontrent les estivants sur les plages algériennes comme l’obligation de payer le prix fort pour une place de parking, l’obligation de louer un parasol pour un tarif exorbitant et autres incivilités devenues nombreuses pour être détaillées.