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Retraites dorées : le sénateur Benzaim persiste et signe

Retraites dorées : le sénateur Benzaim persiste et signe

Abdelouahab Benzaim reste droit dans ses bottes. Face aux réactions en chaîne de membres de l’ex-Conseil national de transition (CNT), après ses déclarations sur les retraites dorées dont ils bénéficient ainsi que les anciens hauts cadres de l’État, le sénateur FLN reste vent debout.

« Les membres du CNT ont voté une loi à la faveur de laquelle ils perçoivent une retraite à vie. Aujourd’hui, un sénateur, un député de l’APN et un ex-membre du CNT touchent le même salaire. Et je persiste et je signe : c’est plus de 40 millions de centimes bruts. Une partie va au FSR (Fonds spécial de retraite) », dédié aux anciens cadres de l’État et ex-élus, a-t-il réitéré, mardi 2 mars, dans une déclaration à TSA.

Zoubida Assoul a reconnu qu’elle touchait une retraite en tant qu’ancienne membre du CNT. Si Benzaim parle du salaire brut qui avoisine les 400.000 dinars, l’avocate préfère, elle, parler du net qui est selon elle de 230.000 DA à 240.000 DA.

Un cadre supérieur de l’État peut bénéficier d’une pension correspondant non seulement à 100 % du dernier salaire perçu, indemnités comprises, mais peut aussi voir sa pension augmenter au fur et à mesure des revalorisations du salaire du dernier poste occupé.

En octobre dernier, des citoyens, dont des universitaires, demandaient dans une pétition aux autorités de « procéder à l’unification du régime de retraite nationale à travers l’annulation du régime spécial de retraite (FSR) lequel incarne une véritable forme d’apartheid dans notre pays », rapportait Liberté.

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Un double système de retraite

« L’existence d’un fonds spécial des retraites est devenue une simple spoliation des deniers publics au bénéfice d’une catégorie de privilégiés dont certains ont fait beaucoup de mal au pays », ont dénoncé les signataires, selon le même journal.

Abdelouahab Benzaim a soulevé cette épineuse question le 19 janvier dernier devant le ministre du Travail de l’emploi et de la sécurité sociale, El Hachemi Djaaboub, au Conseil de nation (Sénat). Le sénateur avait accusé explicitement les anciens ministres, ex hauts responsables et élus, d’être à l’origine d’une partie déficit abyssal dont souffre la CNR (Caisse de retraite), relançant ainsi un débat resté tabou sur les inégalités salariales et en matière de privilèges accordés dans le cadre du régime de retraite.

Le sénateur avait défié le ministre du Travail pour avoir « l’audace politique de soulever ce problème pour une plus grande égalité sociale ».

« Il n’est pas normal qu’un salarié doive attendre jusqu’à ses 65 ans après avoir trimé durant 35 ans, alors qu’il suffit qu’un ministre, un haut cadre ou un élu soit nommé pendant une durée de deux ans pour qu’une fois démis il continue à toucher ses 20 ou 30 millions de centimes du Trésor public. Le déficit est là. Et on nous parle d’austérité », a fulminé le sénateur qui appelle ses collègues et les hauts responsables de l’État à faire preuve d’exemplarité.

« Commençons par donner l’exemple. De pauvres gens versent du sang et de la sueur de 8h à 17h pour un salaire de 5 000 ou 10 000 DA », a poursuivi M. Benzaim.

En prenant à son corps défendant cette question, le sénateur FLN s’attire des critiques. Lui se défend de vouloir viser qui que ce soit. « Je suis sénateur, je défends le peuple et l’équité sociale », clame-t-il. Le parlementaire se dit prêt à affronter ses détracteurs devant la justice. À propos de ses déclarations sur cette injustice sociale incarnée par le FSR, il les assume pleinement. « En tant que sénateur, cela fait partie de mes prérogatives constitutionnelles. Nous sommes dans un pays démocratique. Si je n’en parle pas, qui peut le faire ? », persiste-t-il.

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