Ce qui est présenté comme une victoire éclatante du Maroc n’en est pas vraiment une. La résolution du conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara occidental, adoptée vendredi 31 octobre, a seulement fait référence, pour la première fois certes, au plan d’autonomie marocain, sans l’imposer et sans le présenter comme l’unique solution au conflit.
La rhétorique a son importance dans ce genre de document diplomatique. L’autonomie est présentée comme solution au conditionnel, tout en laissant la possibilité à d’autres options.
« Une véritable autonomie sous souveraineté marocaine pourrait représenter la solution la plus réalisable », dispose le texte. En déduire que »le conseil de sécurité impose le plan d’autonomie" est erroné.
Aussi, le principe de l’autodétermination est maintenu et le mandat de la Minurso, dont la mission est de parvenir à l’organisation d’un référendum, est prorogé d’une année.
Il est vrai que le texte initial, rédigé par les États-Unis, était très déséquilibré en faveur du Maroc, mais l’Algérie, au prix d’intenses efforts, est parvenue à le rééquilibrer.
Massad Boulos, le conseiller du président Donald Trump pour l’Afrique a souligné au lendemain du vote sur la chaîne Al Hadath que « la résolution fait clairement référence à l’autodétermination » et que cela a été accepté par le Maroc, ce qui, a-t-il dit, « constitue un pas très important vers l’avant ».
Massad Boulos : « Il n’y a pas de doute qu’il y aura une sorte de vote ou de règlement »
« Il reste les détails sur la manière de la mise en œuvre, qui feront l’objet de discussions. Il n’y a pas de doute qu’il y aura une sorte de vote ou de règlement. Ce sont des détails techniques que nous n’avons pas évoqués », a expliqué Boulos.
Aussi, le Maroc a favorablement accueilli la proposition, contenue dans la résolution adoptée par le Conseil de sécurité, que chaque partie puisse proposer d’autres idées à discuter, a ajouté le conseiller américain.
Non, le Conseil de sécurité n’a pas réglé le conflit du Sahara occidental, vieux de 50 ans, par la résolution du 31 octobre. Boulos lui-même reconnaît que la résolution constitue le premier pas d’une marche de « mille miles ».
Le texte est une nouveauté seulement parce que c’est la première fois que le conseil de sécurité fait référence clairement au plan d’autonomie et à la souveraineté marocaine.
Il est vrai qu’une telle référence « ne reflète pas la doctrine des Nations-Unies en matière de décolonisation », comme l’a dénoncé le représentant de l’Algérie à New-York, Amar Bendjama.