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Santé : une protéine d’algue pour restaurer la vision

Santé : une protéine d’algue pour restaurer la vision

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Les travaux des chercheurs ont permis de montrer qu’une protéine d’algue peut être exprimée dans les cellules ganglionnaires de la rétine, celles qui envoient directement l’information visuelle au cerveau.

Une équipe de chercheurs français de l’Inserm, du CNRS et de l’UPMC regroupés au sein de l’Institut de la Vision ont signé avec l’Agence du département de la Défense des États-Unis un contrat qui pourrait atteindre à terme les 25 millions de dollars. Ce projet, baptisé « CorticalSight », pourrait bien permettre de restaurer la vision chez les personnes aveugles.

La dégénérescence des photorécepteurs (un type de neurones sensibles à la lumière) présents dans la membrane au fond de l’œil (qu’on appelle rétine), est l’une des principales causes de cécité.

Cette dégénérescence « peut être la conséquence de divers états pathologiques, y compris des traumatismes oculaires, des affections rétiniennes telles que le glaucome, la rétinopathie diabétique (atteinte des vaisseaux sanguins de la rétine NDLR) ou des neuropathies optiques », détaille l’Institut national de la santé et de la recherche médicale français (Inserm).

Pour rappel, la rétine forme une image, qui est ensuite transmise, via le nerf optique, au cerveau (chargé de l’interpréter).

Une manipulation génétique déjà testée chez l’animal 

Les chercheurs s’intéressent actuellement au développement d’un « dispositif capable de restaurer la vision par stimulation optogénétique du cortex visuel ».

Cette technique née au milieu des années 2000 et déjà testée sur l’animal, consiste à modifier les neurones pour leur faire exprimer des protéines sensibles à la lumière, appelées opsines. On les trouve notamment dans une algue appelée « la channelrhodopsine ». Mais aussi dans des bactéries ou des microbes.

Cette approche implique l’injection dans l’œil d’un gène (cloné de cette algue) qui permet d’induire l’expression de l’opsine microbienne dans les neurones. Cette opsine microbienne va ainsi rendre le neurone sensible à la lumière, le transformant en véritable photorécepteur.

Les travaux des chercheurs ont permis de montrer qu’une protéine d’algue peut être exprimée dans les cellules ganglionnaires de la rétine, celles qui envoient directement l’information visuelle au cerveau.

Mais pour que cette stimulation soit efficace, les chercheurs notent qu’il faut une intensité lumineuse très importante (celle de la plage ou de la montagne quand il y a du soleil sur la neige par exemple). « Les patients doivent porter des lunettes pour normaliser les intensités lumineuses », précisait Serge Picaud, directeur de Recherche à l’Institut de la Vision, lors d’un colloque en février.

ALLER PLUS LOIN : 

VIDÉO- Serge Picaud, directeur de Recherche à l’Institut de la Vision, présente la thérapie optogénétique

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