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Solidarité covid en Algérie : où sont les groupes étrangers ?

Solidarité covid en Algérie : où sont les groupes étrangers ?

L’Algérie fait face à une troisième vague de la pandémie du covid-19 particulièrement virulente. Le système national de santé est submergé et la situation est compliquée par une grave pénurie d’oxygène dans les hôpitaux du fait de la forte demande.

La crise a donné lieu à un business lucratif qui profite aux habituels opportunistes qui ont mis à profit la situation pour doubler ou tripler les prix du matériel d’oxygénothérapie, des bouteilles aux générateurs, en passant par les concentrateurs d’oxygène.

| Lire aussi : Lutte anti-covid : le formidable élan de solidarité des Algériens

Mais la crise n’a pas permis de voir que cette face hideuse. Elle a aussi dévoilé l’autre visage sublime de l’Algérie, celui de la solidarité et de l’entraide. Aux quatre coins du pays, des actions sont lancées par des collectifs associatifs et autres organisations de la société civile à l’effet de collecter les fonds nécessaires pour acquérir le matériel nécessaire pour sauver des vies.

Ces derniers jours, le nombre de décès dans les hôpitaux a atteint des niveaux jamais égalés. Beaucoup de ceux qui ont perdu la vie n’ont pu être sauvés à cause du manque d’oxygène dans les hôpitaux, non équipés en prévision d’une telle situation exceptionnelle.

Les actions de solidarité sont destinées à acheter des concentrateurs et des centrales de production (générateurs) en faveur des établissements hospitaliers.

Dans de nombreuses villes algériennes, des quêtes sont lancées par des jeunes bénévoles qui sillonnent les rues et sollicitent la générosité des commerçants et du reste des citoyens.

Même la communauté nationale établie à l’étranger est mise à contribution, avec l’implication de stars comme Riyad Mahrez, Franck Ribéry, Numidia Lezoul, Shirine Boutella, Leila Bekhti, etc.

En Algérie, des entreprises économiques privées à capitaux algériens n’ont pas hésité à apporter leur contribution. La première opération médiatisée a été d’acquisition d’un générateur au profit de l’hôpital d’Akbou dans la wilaya de Béjaïa, financée par des entreprises installées dans la localité, dont Soummam et Général Emballage.

L’acquisition a coûté 17 millions de dinars, entièrement pris en charge par les entreprises privées de la région. L’action a vite fait tache d’huile. Des initiatives similaires sont lancées partout en Kabylie et dans d’autres régions du territoire national.

La Laiterie Soummam est de plus en plus sollicitée et son patron ne dit pas non. C’est même lui qui prend l’initiative de proposer son aide aux jeunes qui ont lancé des quêtes.

En l’espace de quelques jours, l’entreprise a financé l’acquisition de pas moins de 22 générateurs à travers tout le territoire national, à Béjaïa, Tizi-Ouzou, Tipaza, Djelfa, Alger, Chlef, Aïn Témouchent, Sétif, Khenchela et Skikda.

« On a donné notre parole à d’autres localités, donc on va aller jusqu’à 20 générateurs », a indiqué Lounis Hamitouche sur BRTV.

Où sont passées les entreprises publiques et étrangères ?

Ce que révèle le patron du groupe de produits laitiers démontre que la solidarité est une valeur ancrée dans la société algérienne. Si celles de Soummam sont médiatisées, d’autres actions sont enregistrées quotidiennement aux quatre coins du pays, œuvre d’industriels et d’hommes d’affaires.

« J’ai proposé mon aide aux hôpitaux de Sidi Aïch, de Oued Amizour et de Khelil-Amrane de Béjaïa, ils m’ont dit qu’ils ont été pris en charge par d’autres », affirme Lounis Hamitouche.

D’autres grandes entreprises participent à l’effort de solidarité nationale comme Cevital et Alliances assurance.  Le groupe d’Issad Rebrab a annoncé récemment sa décision d’acquérir 4.000 concentrateurs d’oxygène pour les offrir aux hôpitaux du pays.

« Nous comptons importer une quantité importante de concentrateurs d’oxygène. Nous sommes en contact permanent avec les autorités compétentes pour permettre la réalisation de cette opération. Ces équipements seront distribués sur les différents établissements hospitaliers à travers le territoire national», a indiqué Mouloud Ouali, directeur de la communication de Cevital.

Plus discret sur son mécénat, le plus grand groupe privé du pays a financé d’autres acquisitions partout en Algérie.

Aux quatre coins du pays, des donateurs, connus ou anonymes, ont mis la main à la poche, et n’ont pas médiatisé leurs actions. Comme premier effet immédiat, de nombreux établissements hospitaliers n’ont pas de souci d’oxygène, ce qui allège quelque peu la pression sur les usines de production de ce produit vital.

Même les simples citoyens, pas forcément très aisés, ont donné ce qu’ils pouvaient. « J’ai eu les larmes aux yeux en voyant des femmes enlever leurs bagues pour les remettre aux jeunes qui font des quêtes », assure Hadj Hamitouche.

En revanche, l’absence de cet élan de solidarité des entreprises publiques est très remarquée. Aucun groupe public n’a annoncé par exemple une importation de concentrateurs d’oxygène au profit des hôpitaux.

Il en est de même pour les sociétés étrangères présentes en Algérie où elles raflent chaque année de gros contrats dans le BTP, les services, les hydrocarbures, la téléphonie, la pharmacie, etc.

Les filiales des sociétés étrangères basées en Algérie sont aussi discrètes sur leur éventuelle participation à des opérations de solidarité pour équiper les hôpitaux d’appareils de production d’oxygène. A moins qu’elles aient fait le choix de ne pas médiatiser leurs actions…

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