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Subventions en Algérie : des milliards de dinars profitent aux riches

Subventions en Algérie : des milliards de dinars profitent aux riches

Confrontée à la baisse de ses revenus, l’Algérie a décidé de revoir son système de subvention généralisée qui a coûté au Trésor public 2.649 milliards de dinars (plus de 19 milliards de dollars) en 2019.

Le premier ministre Aïmene Benabderrahmane a reconnu ce samedi à l’APN que le dispositif actuel d’aide publique aux produits de large nécessité (produits énergétiques, produits alimentaires, eau) constitue un boulet pour le budget de l’Etat.

La valeur des aides consacrées à la subvention de ces produits a atteint 2 649 milliards de DA en 2019 sans compter les exonérations fiscales, soit 8,4% du PIB, a-t-il chiffré.

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« Ces aides n’ont pas fait de distinction entre les familles nécessiteuses et celles plus aisées. Or, cela ne correspond pas avec l’ambition de l’Etat visant à réduire les inégalités sociales », a indiqué le Premier ministre qui a déploré que les familles aisées soient les « plus grandes bénéficiaires » des aides de l’Etat.

« A titre de comparaison, a-t-il illustré, sur chaque 100 milliards de DA destinés à la subvention des produits de consommation (les produits énergétiques et l’eau), les familles démunies n’en bénéficient que de 76 milliards DA ». Le reste part dans les poches des riches, selon lui.

Selon le premier ministre, entre ces deux catégories, une troisième couche intermédiaire composée d’opérateurs économiques, profite également des aides publiques en bénéficiant de 152 milliards de DA des subventions annuelles de l’Etat.

Des milliards de dinars profitent aux riches

Pour 2022, le niveau des transferts sociaux dans le budget de l’Etat représentera 1.942 milliards de DA soit 8,4% du produit intérieur brut (PIB), a révélé M. Benabderrahmane. La santé, le logement et l’aide aux familles représenteront 62% du total de ces transferts.

Le gouvernement Benabderrahmane affiche clairement son intention de réviser le système des subventions à l’origine d’inégalités sociales flagrantes. Les riches achètent le pain et le lait subvention et paie son carburant et l’électricité au même prix qu’un citoyen qui touche à peine le SMIG.

Résolu à mettre fin à cette injustice sociale, le gouvernement a annoncé que l’Etat va maintenir sa politique de subvention et d’aides aux couches démunies.

« L’Etat ne se désengagera pas de sa mission sociale », a affirmé Aimene Benabderrahmane, ajoutant: « Nous voulons que ces aides soient plus efficaces et soient dirigées vers les familles que vous les parlementaires allez participer à identifier. Cela dans le cadre d’une commission que nous mettrons en place en vue d’examiner la façon de transférer l’aide globale en une aide pécuniaire de telle manière à ce que ces aides aillent à leurs véritables bénéficiaires ».

« Nous n’accepterons pas que ces aides, qui représentent 17 milliards de dollars, bénéficient à des gens qui ne les méritent pas», a asséné le Premier ministre qui s’en prend aux indus bénéficiaires des aides de l’Etat accusés d’avoir « ruiné l’économie nationale».

Le premier ministre veut récupérer ces sommes qui ont indûment profité  aux riches pour les réinvestir dans les infrastructures et les équipements dans l’éducation, la santé et pour l’amélioration des salaires. « L’Etat pourra économiser des centaines de milliards de dinars », a indiqué M. Benabderrahmane.

Deux autres raisons imposent au gouvernement de revoir sa politique de subvention. En plus de la crise économique induite par la baisse des recettes pétrolières, il s’agit du phénomène regrettable du gaspillage et du fléau de la contrebande qui trouvent leur source dans les prix bon marché pratiqués sur les produits subventionnés, à l’instar carburants et des tabacs. Ces deux derniers produits figurent à la tête des saisies opérées dans l’armée dans la lutte contre la contrebande aux frontières.

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