search-form-close
Tebboune aux investisseurs : « Il est temps d’oublier l’État »

Tebboune aux investisseurs : « Il est temps d’oublier l’État »

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé ce mardi 28 septembre sur la situation économique du pays pour la deuxième fois en quatre jours, avec un message aux investisseurs nationaux.

Après avoir rencontré les walis samedi dernier, il a assisté ce mercredi 28 septembre à l’assemblée générale d’installation de membres du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), au Palais des nations.

| Lire aussi : Tebboune hausse le ton : l’Algérie est une « force de frappe »

Dans un discours prononcé à l’occasion, le président de la République a mis en exergue l’importance du CNESE comme « institution de la nouvelle Algérie ».

Le rôle de cet organisme est qualifié de « sensible » et de  « décisif » par le président qui a expliqué que l’Algérie n’attend pas des « recommandations importées », car chaque pays a ses spécificités. « Il y a du génie algérien », dit-il.

Tebboune a réitéré sa vision pour sortir de l’économie « de la rente » et « sous-développée » et construire une économie de la connaissance et créatrice de richesses, réaffirmant son crédo de rationalisation des importations et encouragement de la production nationale, notamment la transformation des matières premières locales.

« Les opérateurs qui s’engagent à transformer les matières premières algériennes, l’Etat est prêt à les financer à hauteur de 90 % du montant de l’investissement », dit-il, se félicitant du fait que les choses sont en train de changer. L’Algérie devrait terminer l’année avec plus de 4 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, au moment où ses importations ont baissé de 60 milliards de dollars il y a dix ans à 31 milliards cette année.

Evoquant la place du secteur privé, M. Tebboune s’est félicité de son développement, jusqu’à constituer 85 % de l’activité économique, mais, regrette-t-il, avec des financements publics à hauteur de 85 % également. « Ce n’est pas normal », juge-t-il.

« Ceux qui veulent investir doivent oublier l’Etat. L’Etat est pour orienter, c’est tout », rappelle-t-il. 

« Les sommes cachées doivent sortir »

Au chapitre des abus, le président rappelle l’expérience de l’assemblage automobile qui a englouti des milliards de dollars. « Ils gonflaient les pneus et vendaient à des prix plus élevés que ceux des véhicules importés. Nous sommes arrivés jusqu’à les exempter de la TVA, ils la récupéraient et la gardaient pour eux. Et ils appellent ça l’industrie automobile. Ils voulaient même exporter car la réglementation leur permet de garder 50 % des montants exportés, alors qu’ils ne devaient compter que la valeur ajoutée puisque ces véhicules étaient importés par l’Etat », a dénoncé Abdelmadjid Tebboune.

Le président de la République a en outre réitéré son appel aux gestionnaires publics pour « éviter les comportements négatifs ». « Maintenant que l’acte de gestion est décriminalisé, ces comportements ne sont plus justifiés. Il y a une bureaucratie induite par le mauvais usage de l’autorité, mais il y a une bureaucratie motivée par le souci de combattre le développement, c’est un vrai sabotage », accuse-t-il.

Au sujet de l’économie informelle, le président a indiqué qu’elle représente environ « 10 000 milliards de dinars, soit 90 milliards de dollars », même si, reconnaît-il « personne ne dispose du chiffre exact ». Cet argent doit servir l’économie nationale, a-t-il insisté. 

« J’ai déjà dit que l’Algérie n’ira pas à l’endettement. Mais si nous devons emprunter, nous le ferons en interne, auprès des citoyens, pas chez le FMI ou la Banque Mondiale. Il y a des sommes colossales cachées, elles doivent sortir pour développer l’économie et renforcer la liquidité. Je compte sur vous pour trouver des solutions à ce fléau », dit-il à l’adresse des membres du CNESE.

  • Les derniers articles

close