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Terrorisme routier : des propositions pour la limitation de vitesse

Terrorisme routier : des propositions pour la limitation de vitesse

La première quinzaine de ce mois de septembre a été particulièrement meurtrière sur les routes algériennes. Au moins 43 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la route depuis le début de ce mois.

Dimanche, c’est une véritable hécatombe qui a eu lieu à Naâma, où treize personnes ont trouvé la morte dans une collision entre un camion et un bus de transport de voyageurs activant sur la ligne Sidi Bel Abbes-Boussemghoune (wilaya d’El-Bayadh), sur la route nationale (RN) 6, au lieu-dit Oued Khebaza (20 km au nord de la ville de Mecheria).

Lundi soir, six personnes ont été tuées à Ain Temouchent, quand une voiture est tombée d’un pont, sur un autre véhicule qui se trouvait en bas.

| Lire aussi : Accidents de la route : qui arrêtera les bus et camions de la mort ?

Par ailleurs, trente et une personnes ont trouvé la mort et 1.499 autres ont été blessées dans des accidents de la circulation survenus à travers différentes régions du pays durant la période allant du 5 au 11 septembre courant, selon les chiffres officiels.

Les appels se multiplient pour appeler les pouvoirs publics à prendre les mesures qui s’imposent afin de mettre un terme à cette hécatombe routière.

L’avocat Mokrane Ait Larbi vient ainsi de rappeler l’Etat à ses responsabilités et en proposant des mesures à prendre en matière de limitation de vitesse.

« Des milliers d’Algériennes et d’Algériens meurent dans des accidents de la route, tandis que les pouvoirs publics se contentent, dans la plupart des cas, à présenter leurs condoléances (aux familles des victimes) comme s’ ils n’étaient pas concernés», déplore l’avocat dans un texte publié ce mardi 14 septembre sur Facebook.

Et de prévenir que le pire reste à venir si les autorités ne prennent pas les mesures adéquates pour lutter contre le terrorisme routier. « Des accidents se sont produits et d’autres vont se produire à l’avenir si les autorités ne prennent pas leurs responsabilités complètes », prévient Me Ait Larbi.

L’avocat rappelle que des solutions ont fait leurs preuves dans d’autres pays.

« Prenons la France à titre d’exemple qui a enregistré en 2019 près de 4 000 morts à cause des accidents de la route, alors que pour la même période l’Algérie a enregistré plus de 3 200. Le bilan est à peu près identique, sauf que rapporté au parc automobile existant dans chaque pays, la proportion de morts est incomparable, souligne l’avocat. Alors que la France compte près de 40 millions véhicules en circulation, l’Algérie en compte durant la même année environ 6,5 millions », ajoute Mokrane Ait Larbi.

« Nous remarquons que le différentiel du nombre de véhicules en circulation est de 33,5 millions tandis que celui des décès n’est que de 223 morts. Où se situe le problème ? », se demande l’avocat.

« La limitation de la vitesse sur les routes à double sens chez nous est de 80k/h. Aucun automobiliste ne respecte cette interdiction sauf dans les embouteillages. C’est le constat que tout le monde fait sur les routes », souligne Me Aït Larbi qui propose des pistes.

Pour les véhicules légers, une limitation à 100km/h sur les routes à double sens et entre 110 et 120 km/h sur les autoroutes. « Certains conducteurs de bus et de camions se permettent de rouler à plus de 120 km/h et c’est ce qui provoque une multiplication des accidents routiers quotidiennement», pointe l’avocat qui met les autorités devant leurs responsabilités.

 « La solution est entre les mains des pouvoirs publics. Depuis des années on entend parler de doter les bus et les camions en appareils de limitation de vitesse. Cependant (les pouvoirs publics) se confinent aux discours sans réelle traduction sur le terrain », déplore l’avocat.

« Il suffit d’un décret obligeant les propriétaires de bus et de camions à se doter en appareils de limitation de vitesse et ce dans un délai donné », suggère Me Aït Larbi.

La gendarmerie, poursuit-il, se chargera de veiller au respect des limitations de vitesse et de prendre les mesures coercitives contre les contrevenants. Selon Mokrane Ait Larbi, la mesure consistant à placer des radars sur les routes épisodiquement se révèle non productive. Son effet dissuasif étant limité. L’avocat qui appelle les autorités à sortir des « discours de salons » en matière de prévention routière, met en garde que les accidents augmenteront d’année en année « tant que les pouvoirs publics n’assument pas leurs responsabilités et se contentent de promesses ».

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