L’émission ramadanesque « Tourath Bladi » (le patrimoine de mon pays, ndlr), diffusée sur Samira TV, suscite la polémique sur les réseaux sociaux en Algérie.
Alors que le buzz qu’avait fait l’actrice Bahia Rachdi en parlant de la place de la femme dans le foyer s’estompe à peine, un nouvel événement est venu raviver l’animosité des Algériens.
La « réhabilitation de l’esclavage »
La scène qui a indigné une partie du public cette fois concerne un plus sérieux : l’esclavage.
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On voit dans cet épisode problématique des femmes discuter, parées de tenues traditionnelles et de bijoux en or, autour d’un thé et de gâteaux au miel servis par des hommes à la peau noire, le tout sans que ces femmes ne leur adressent un merci, ou même un regard. Dans une autre scène, l’un d’eux attend même, debout, que l’on l’appelle pour les servir.
« La réhabilitation de l’esclavage chez Samiratv. La honte ! », scande alors la scénariste et réalisatrice algérienne Sofia Djama sur sa page Facebook, criant au racisme. « Vous n’aurez donc aucune limite ! Et pendant ce temps-là […] elles jacassent, dont encore une fois cette Bahia Rachedi, sur le trousseau de la virginale et blanche jeune fille à marier ! », poursuit-elle.
En évoquant Bahdia Rachdi, la jeune femme revient sur une autre polémique qui a enflammé les réseaux sociaux algériens en début du mois de ramadan.
À peine une semaine après avoir déclenché un tollé sur les réseaux sociaux à cause de propos qu’elle a tenus sur le rôle de la femme dans le couple, Bahia Rachedi parle cette fois-ci des traditions qui entouraient le mariage des jeunes filles algériennes, critiquant la façon dont procèdent les femmes d’aujourd’hui.
« En espérant que cette coquille vide de l’ARAV fasse le constat de l’expression raciste caractérisée diffusée sur une chaîne télé algérienne », termine Sofia Djama, interpellant ainsi l’Autorité de régulation de l’audiovisuel pour intervenir.
La polémique enfle
En quelques heures, les réseaux sociaux se sont emparés du sujet, devenu viral. Des artistes, des pages algériennes à grande audience ou encore des citoyens ont dénoncé cette mise en scène considérée comme raciste.
« Moi j’ai déjà vu la séquence quand il leur sert le thé. La discussion non interrompue et sans aucune considération. Choquant », renchérit une internaute, outrée.
« S’il n’y avait pas cette référence au passé honteux on en parlerai pas », répond une page féministe aux personnes qui banalisent la situation. « Elles parlent de femmes qui doivent préparer le pain elles-mêmes, qu’elles commencent à se servir elles-mêmes ou rester à la maison vu qu’elles aiment les traditions stigmatisantes », ajoute-t-elle.
En définitive, le sujet suscite un débat sur les réseaux sociaux et remet en cause la représentation culturelle négative et les sujets abordés dans l’émission.
