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Une maladie neurodégénérative découverte sur des dromadaires à Ouargla

Une maladie neurodégénérative découverte sur des dromadaires à Ouargla

Une étude scientifique réalisée par l’Institut supérieur de santé italien (Istituto Superiore di Sanità, ISS) en collaboration avec les universités de Tlemcen et Ouargla a permis la découverte d’une nouvelle maladie à prions sur des dromadaires de la région d’Ouargla, rapporte le site spécialisé Outbreak News Today.

Les maladies à prions (protéine pathogène) sont des maladies neurodégénératives à évolution fatale pouvant affecter les animaux et les humains, comme c’est la maladie de Creutzfeldt-Jakob ou l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, dont le nom commun est maladie de la vache folle).

Les symptômes neurologiques observés chez les dromadaires rappelaient justement ceux de la maladie de la vache folle, laissant les chercheurs algériens suspecter qu’il s’agirait d’une maladie à prions. Les suspicions ont été confirmées par les tests en laboratoire effectués par les chercheurs de l’Institut de santé italien. Les symptômes suggérant la maladie à prions sont apparus chez 3.1% des dromadaires amenés à l’abattoir d’Ouargla durant la période 2015-2016.

La nouvelle maladie a été baptisée « Camel Prion Disease », pouvant être traduite en « maladie à prions de chameau ». La fréquence relativement haute de la maladie et l’implication du système lympho-réticulaire suggèrent qu’il s’agit d’une maladie transmissible au sein de l’espèce et répandue dans la région, indique l’étude.

« La découverte d’une nouvelle maladie à prions dans une espèce animale avec un intérêt économique et alimentaire dans de larges zones sur la planète soulèvent d’importantes questions de santé publique et de sécurité alimentaire », a expliqué Gabriele Vaccari, responsable au sein de l’ISS.

« L’élevage de dromadaires est répandu à travers l’Afrique du Nord et du Centre, ainsi qu’au Moyen-Orient, en Asie et en Australie, et constitue un élément important dans l’économie de nombreuses populations. Dans de nombreuses régions, les dromadaires sont utilisés pour la production de lait et de viande destinés à la consommation humaine », a indiqué le chercheur.

Les résultats de l’enquête menée jusqu’à présent suggèrent que la maladie à prions affectant le dromadaire est différente de l’encéphalopathie spongiforme bovine, la vache étant le seul animal ayant jusqu’à présent démontré que sa maladie pouvait être transmise aux humains avec plus de 200 morts dans différentes régions du monde, précise l’étude. Néanmoins, le risque sur les humains est pour l’heure inconnu, et une enquête approfondie est nécessaire pour clarifier son potentiel zoonotique, affirment les chercheurs.

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