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VAR, Belmadi, démission, Gassama, Mondial : Amara vide son sac

VAR, Belmadi, démission, Gassama, Mondial : Amara vide son sac

Nouveau rebondissement dans l’affaire de la démission de Charaf-Eddine Amara de la présidence de la Fédération algérienne de football (FAF). Après avoir annoncé lui-même son départ de l’instance du football national jeudi 31 mars, soit deux jours après l’élimination des Verts du Mondial 2022, il s’est rétracté à la surprise générale.

« Effectivement, j’ai annoncé ma démission aux membres du bureau fédéral. J’ai confirmé (la démission) dans une conférence de presse et l’information a été publiée sur le site de la FAF. Tout cela est vrai mais jusqu’à présent je n’ai pas présenté de démission écrite au secrétariat général de la fédération », a déclaré Charaf-Eddine Amara dans un entretien à El Khabar publié ce mardi 5 avril.

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« Ce que j’ai fait est une déclaration de démission. Et une confirmation que je me retire de mon poste. C’est une attitude, selon ma conviction, et un acte patriotique. J’ai agi rapidement après ce qu’il s’est passé avec l’élimination (de l’EN d’une qualification en Coupe du monde) en assumant mes responsabilités », a-t-il développé.

« Responsable mais pas fautif »

Charaf-Eddine Amara réfute l’idée qu’il soit « fautif ». Après l’annonce de sa démission en conférence de presse, le bureau fédéral a désigné l’ancienne gloire de l’EN du FLN, Mohamed Maouche comme président intérimaire.

Une démarche contestée par Charaf-Eddine Amara qui a déploré le refus de certains membres du BF de démissionner. Il confirme qu’il reste encore à la tête de la Fédération jusqu’à l’élection de son successeur. « J’ai fait une annonce médiatique à propos de ma démission, néanmoins je suis tenu du point de vue légal et déontologique de présenter ma démission aux membres de l’Assemblée générale qui m’a donné ainsi qu’à ma liste un mandat », se défend M. Charaf-Eddine.

Sur les circonstances de la désignation de Mohamed Maouche comme intérimaire à la tête de l’instance fédérale, M. Amara a précisé : « J’ai convoqué les membres pour une réunion urgente du bureau fédéral. Je les ai informés de ma décision en pensant qu’ils allaient démissionner aussi, après la préparation d’une Assemblée générale extraordinaire (AGO) dans les 60 jours afin d’élire un nouveau président et un nouveau bureau. Cependant, j’ai été surpris par l’insistance de certains membres du BF à rester ».

« Quand on parle du point de vue légal et réglementaire, je n’ai pas déposé une démission écrite au secrétariat général de la Fédération pour que soit confirmée la démission ou l’état de vacance du poste de président », a martelé Amara Charaf-Eddine qui fait un point d’honneur à revenir à l’AG pour remettre la présidence et les membres du BF. « C’est ce que je vais faire. C’est pourquoi je tiens à souligner que du point de vue légal et réglementaire je ne suis pas démissionnaire. Ce qu’il s’est passé, c’est que j’ai annoncé ma démission sur laquelle je ne compte pas revenir ».

L’officialisation de la démission par une lettre écrite, que le président démissionnaire de la FAF n’a pas voulu faire, tient à l’instance de certains membres du BF de ne pas démissionner de leur poste. « J’ai été surpris par cette attitude qui est contraire à la déontologie. L’AG a voté pour ces membres du BF qui étaient sur ma liste. Par conséquent, la démission du président signifie logiquement et éthiquement la démission de l’ensemble du BF. Il est bizarre que ceux-ci refusent cela », s’offusque-t-il.

Interrogé sur l’identité des membres du BF qui ont refusé de démissionner, Charaf-Eddine n’a pas dévoilé de noms et s’est contenté de dire : « Ils sont connus de l’opinion publique par leurs activisme après que j’ai annoncé ma démission à la presse. Leur attitude m’a choqué. Parmi eux, un ancien ministre que j’ai moi-même fait revenir à la fédération en le mettant sur la liste (…) », a-t-il accusé.

 « Je suis encore le président »

Interpellé pour clarifier son statut actuel, Charaf-Eddine Amara n’a pas été par quatre chemins : « Je suis encore le président de la Fédération, malgré le refus de certains membres de le reconnaître. Je n’ai pas présenté une démission écrite (…) je vais revenir à l’Assemblée générale. J’ai pris cette décision pour couper le chemin à ces membres qui refusent de démissionner et pour que j’annule leur plan. Il faut avoir le sens de la responsabilité et démissionner. Surtout que le prochain président ait le droit statutairement d’apporter avec lui sa propre liste devant l’AG ».

Charaf-Eddine Amara a en outre expliqué qu’en sa qualité de président de la FAF, il était responsable de l’échec de l’Équipe nationale à se qualifier à la Coupe du monde, mais se défend d’être le fautif.

« Je suis un responsable qui a mis la sélection nationale dans les meilleures conditions. Et peut-être, la sélection n’a jamais bénéficié de moyens importants comme celles dont elle a bénéficié sous mon mandat. Par conséquent, je ne peux pas être fautif parce que la sélection ne s’est pas qualifiée au mondial. Certains veulent me rendre fautif de cette défaite, la réalité est autre. Je suis conscient que le choc a été énorme sur nous tous. Mais ce n’est pas de ma faute, ni de celle de l’entraîneur ni des joueurs. C’est le football. Il a suffi de 10 secondes pour nous priver du billet du mondial ».

Le président de la FAF a mis en cause l’arbitrage du gambien Bakary Gassama dans cette élimination. « C’est l’arbitrage et ses erreurs qui nous ont imposé cette situation. C’est une vérité. Mais nous avons réussi à l’emporter (sur l’arbitrage) jusqu’aux 10 dernières secondes. Nous étions au mondial. Mais la grande joie d’avoir marqué le but malgré tout ce que nous a fait, Gassama nous a fait perdre notre concentration ».

Interrogé s’il voulait dire que la responsabilité était celle de l’entraîneur Djamel Belmadi et des joueurs dans l’élimination de l’équipe d’Algérie, Charaf-Eddine Amara réfute cette interprétation. « Au contraire, la pression était énorme sur l’entraîneur et les joueurs (…) Au final, c’est l’arbitre qui a imposé sa logique », a-t-il affirmé.

Questionné sur la présumée obsolescence des moyens techniques notamment le VAR, faisant que le premier but litigieux des Camerounais n’a pas été contrôlé, le président de la FAF répond : « Il y a un contrat qui lie la FIFA et la CAF à une société de technologie de la vidéo (VAR). Nous n’avons rien à voir avec la technique de la vidéo. Par conséquent, je ne peux pas confirmer ce qui est colporté sur l’arrivée tardive des images à la salle du VAR. Cette société a couvert des dizaines de rencontres ».

Charaf-Eddine Amara a ensuite défendu le sélectionneur national. « Belmadi doit rester. L’intérêt de la sélection est dans son maintien (à la tête de la barre technique). Il a fait un grand travail, il ne faut pas oublier cela ».

Pour lui, l’heure est de tourner la page du mondial et de se projeter sur les échéances à venir. « La sélection a rendez-vous avec les éliminatoires de la Coupe d’Afrique 2023 en juin prochain et il est important de tourner la page du mondial et de réfléchir à l’avenir. Comme je l’ai déjà dit, l’élimination du mondial n’est pas un drame national, même si une qualification aurait pu apporter de la joie au peuple », a expliqué M. Amara.

« L’arbitrage africain m’a coûté mon poste »

D’autre part, Amara a confirmé avoir été appelé par le président de la FIFA, Gianni Infantino, mais aussi le président de la CAF, Patrice Mostepé, suite à l’annonce médiatique de sa démission.

« Gianni Infantino m’a fait part de son étonnement par rapport à ma décision de démissionner. Je lui ai dit que la défaite a entraîné une pression populaire telle que je me suis résolu à prendre mes responsabilités et de prendre la décision de démissionner. Je lui ai expliqué que l’arbitrage africain m’a coûté mon poste à la tête de la FAF. J’ai évoqué ce sujet parce que j’ai tenu à attirer l’attention au problème de l’arbitrage en Afrique », a affirmé le président de la FAF.

Au sujet de la saisine de la FIFA par la FAF pour protester contre l’arbitre Gassama et à propos de laquelle Infantino a dit ignorer l’existence, Charaf-Eddine Amara a précisé : « Nous avons saisi la FIFA, pas le président de la FIFA ».

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