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Variant algérien Covid, vaccination : entretien avec le Dr Yousfi

Variant algérien Covid, vaccination : entretien avec le Dr Yousfi

L’infectiologue Mohamed Yousfi minimise la dangerosité du sous-variant algérien du Covid-19, précisant que la grande majorité des mutations apparues sont mineures et n’impactent pas sur la contagiosité et la dangerosité du virus.

Cependant, le Dr Yousfi appelle à accélérer la vaccination anti-covid pour atteindre l’immunité collective, de telle façon à diminuer de la circulation du virus en Algérie.

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Le variant algérien du Covid-19 circule au moins depuis octobre dernier en Algérie, selon des experts. Quelle en est votre explication ?

Premièrement cela n’est en fait pas nouveau. Et deuxièmement, il faut savoir que les mutations, chez tous les virus, existent tous les jours. Et en particulier pour le coronavirus. Ce sont des centaines si ce n’est pas des milliers de mutations depuis l’année dernière.

Maintenant, la grande majorité des mutations qui sont apparues sont mineures et n’impactent pas ni la contagiosité, ni la dangerosité du virus. Certaines de ces mutations, lorsqu’elles arrivent à entraîner un chamboulement dans la contagiosité et la virulence du virus, sont considérées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), comme étant des mutations préoccupantes.

C’est le cas du variant Alpha (aussi dit britannique), brésilien, sud-africain et Delta (indien). Pourquoi ? C’est parce que ces mutations ont démontré à l’échelle mondiale qu’elles entraînent un variant du virus beaucoup plus contagieux et parfois plus dangereux.

Je répète que les mutations sont assez fréquentes, mais pour que l’on s’en inquiète il faudrait que ce soit un variant qui soit retenu par l’OMS comme une mutation grave et dangereuse. Pour l’instant, cette mutation ‘’algérienne’’ et d’autres aussi, ne sont pas graves ou préoccupantes au point d’être retenues par l’OMS.

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Y a-t-il un lien entre ce « variant algérien » et la situation épidémiologique actuelle en Algérie qui se caractérise par une stagnation du nombre de contaminations quotidiennes autour de 350 cas  ?

Personnellement, je l’exclue. En fait, quand les mutations surviennent-elles et sont plus fréquentes ? Tout simplement lorsque l’épidémie est en hausse, ce qui est normal. Cela signifie que le virus va se multiplier encore plus.

Quand il y a augmentation des contaminations, cela veut dire qu’il y a une plus grande circulation du virus, et plus le nombre de personnes contaminées est important les probabilités d’une mutation sont très importantes.

La mutation est proportionnelle au niveau de propagation du virus. Inversement, plus l’épidémie diminue et plus la probabilité d’une mutation diminue. C’est pourquoi, nous appelons toujours à atteindre le plus rapidement l’immunité collective par la vaccination, justement afin d’éviter que l’épidémie prenne de l’ampleur dans notre pays.

Car plus la probabilité d’une mutation est importante, plus la possibilité d’avoir une mutation nouvelle, dangereuse et qui pourrait échapper au vaccin est importante.

Cela veut dire que si on agit sur la vaccination et l’immunité collective, on protège les citoyens individuellement et collectivement, mais aussi du point de vue virologique on diminue de la circulation de virus et, en l’affaiblissant, on diminue les probabilités de mutations et donc les risques d’avoir à faire à un mutant qui résiste au vaccin.

Avez-vous une idée de la prévalence des variants du Covid-19 ont Algérie ?

Beaucoup de spécialistes se posent la question sur la part des variants dans les souches en circulation en Algérie. Jusqu’à présent, personne ne nous a répondu. Le communiqué de l’Institut Pasteur d’Algérie fait le bilan du nombre de cas, mais la question qui se pose est la suivante : ces cas représentent-ils combien en pourcentage ? Personne ne nous répond.

Toujours est-il que du fait que le nombre de cas augmente, la probabilité d’une mutation ‘’algérienne’’ même minime est plus importante que lorsque les contaminations étaient à 100 (cas quotidiens). Mais le fait d’avoir une mutation ne doit pas inquiéter, parce qu’elle existe tous les jours. Elle sera inquiétante lorsqu’elle sera cataloguée comme une mutation grave par l’OMS.

Que dites-vous aux Algériens sur les mesures barrières ?

Notre message est toujours le même : rester vigilant et respecter les mesures barrières, au moins dans les endroits une concentration de personnes et particulièrement le masque quand la distanciation physique n’est pas possible.

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