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À Kampala, l’Algérie veut mobiliser les pays Non alignés contre Israël

L’Algérie a appelé à réactiver le rôle du groupe restreint des pays du Mouvement des non-alignés (MNA), représenté au Conseil de sécurité, et à le mandater pour prendre des initiatives effectives afin de mettre fin à l’agression israélienne sur Gaza.

Dans une allocution lors d’une réunion du Comité sur la Palestine du MNA tenue à Kampala (Ouganda), le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a insisté sur la nécessité de réactiver le rôle de ce groupe en le mandatant pour “prendre des initiatives concrètes afin d’amener le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et mettre fin à l’agression israélienne contre la bande de Ghaza”.

Selon l’agence officielle, le ministre a souligné que “ce qui est nouveau aujourd’hui pour nos frères palestiniens, ce n’est pas la nature des crimes qui sont commis à leur encontre, car ces derniers demeureront une caractéristique inhérente à l’occupation israélienne s’inscrivant dans une politique constante dont l’occupant ne s’est jamais départi au cours des sept dernières décennies”, mais c’est “l’escalade barbare et sans précédent des agressions de l’occupant, que nos frères subissent dans cette guerre génocidaire qui en est à son 4e mois avec un bilan effroyable en termes de morts, de destruction et de déplacements des populations dans la bande de Gaza assiégée”.

Ce qui est nouveau, aussi, a ajouté M. Attaf, c’est “la menace qui est désormais réelle, de l’extension du conflit et de l’éclatement d’une guerre régionale qui affectera la région toute entière, après l’escalade militaire contre le Yémen pays frère, et face au risque d’embrasement de la situation dans des régions limitrophes qui connaissent des tensions accrues”.

Il s’agit aussi, selon le ministre, de l’entêtement de l’occupant israélien qui refuse de rendre justice au peuple palestinien en faisant fi de l’impératif de traiter la cause de ce conflit injuste et de cette agression que subissent les Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.

“Le plus grave encore est que les regards, les efforts et les discussions, dans le sillage de l’agression infligée au peuple palestinien et qui a transformé la bande de Gaza d’une prison collective à ciel ouvert à un charnier, soient axés sur l’après-guerre, alors que la logique est d’accorder la priorité absolue au cessez-le-feu et à l’arrêt de l’agression”, a-t-il poursuivi.

A ce propos, le ministre des Affaires étrangères a salué la position “constante” et “historique” du MNA et sa solidarité permanente avec le peuple palestinien, appelant à “conforter cette position avec une réaction diplomatique sérieuse à la hauteur de la gravité de la situation à Gaza et en Cisjordanie”.

“L’Algérie appelle, ainsi, à relancer et activer le rôle du groupe restreint des pays du MNA, représenté au Conseil de sécurité, en le déléguant pour prendre des initiatives effectives visant à amener le Conseil à assumer ses responsabilités pour faire cesser les agressions israéliennes contre la bande de Gaza, lever le blocus imposé, mettre un terme au déplacement forcé des populations palestiniennes et lever tous les obstacles qui entravent l’aide humanitaire”, a-t-il ajouté.

Dans le même contexte, le ministre des Affaires étrangères a affirmé que tout arrangement relatif à l’après-guerre est voué à l’échec s’il ne respecte pas quatre impératifs à savoir “arrêt de la guerre à Gaza, cessez-le-feu global et durable”, “juger l’occupant sioniste pour ses crimes contre le peuple palestinien et mettre fin définitivement au privilège d’impunité dont il jouit”.

Le ministre s’est félicité, à ce propos, de la plainte intentée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ) tout en appelant à une action similaire pour saisir la CPI.

Le ministre a également souligné “l’impératif d’associer les Palestiniens à toute démarche ou initiative concernant leur devenir, que ce soit dans la bande de Gaza, en Cisjordanie ou à El-Qods, outre la nécessité d’accélérer l’instauration d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967, avec El-Qods comme capitale, car l’avenir de la bande de Gaza ne peut être déterminé que par le traitement du fond du conflit et en permettant au peuple palestinien d’exercer ses droits légitimes dans le cadre de son Etat indépendant et souverain”.

M. Attaf a affirmé que ce qui se passe aujourd’hui à Gaza dépasse amplement le cadre de la cause palestinienne et met à rude épreuve le système des relations internationales dans leur ensemble, soulignant les “contradictions” des puissances internationales et leur “double discours” concernant les cas d’appropriation des terres d’autrui par la force, et sur la demande de reddition de comptes aux responsables pour violations flagrantes des droits de l’homme, consacrés dans les différentes chartes internationales.

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