Économie

Absence de notes de conjoncture de la Banque d’Algérie : l’étonnante explication de Benabdarrahme

Pour ceux qui dénoncent le pilotage à vue de l’économie algérienne, Aymen Benabdarrahmane vient de leur donner un argument supplémentaire. Interrogé ce mardi sur l’absence des notes de conjonctures de la Banque d’Algérie depuis 2018, le ministre des Finances a eu une étonnante réponse qui illustre l’incapacité du gouvernement à faire des projections dans un contexte de grave crise économique liée d’abord à la chute des prix du pétrole, et ensuite à la pandémie de coronavirus Covid-19.

« Concernant l’absence des notes de conjoncture de la Banque d’Algérie depuis 2018, Benabderrahmane a expliqué que la conjoncture actuelle rend difficile les projections de la Banque », écrit l’agence officielle dans son compte rendu des déclarations du ministre.

Aucune note de conjoncture ne peut se projeter sur un espace temporel d’une semaine“, a soutenu tout simplement M. Benbaderrahmane, en rappelant que la « crise sanitaire a mis toutes les économies du monde dans le rouge et que leurs indicateurs actuels sont devenus approximatifs du fait des incertitudes entourant l’évolution de la situation pandémique. » Toutefois cette crise sanitaire liée au Covid-19 a éclaté en mars 2020, et ne peut expliquer l’absence de notes de conjonctures de la Banque d’Algérie durant toute l’année 2019.

En clair, la Banque d’Algérie qui est normalement outillée pour aiguillonner l’économie nationale en période de crise, a déposé les armes au moment où le pays a le plus besoin de ses orientations et de ses notes de conjoncture. Généralement, des institutions financières de la dimension de la Banque d’Algérie interviennent surtout en période de grave crise et non en période d’opulence financière où les notes de conjoncture sont plutôt faciles à établir.

Les déclarations de Benabdarahmane sont étonnantes aussi parce qu’il a dirigé la Banque d’Algérie de novembre 2019 jusqu’à sa nomination au poste de ministre des Finances dans le gouvernement Djerad II en juin dernier, lors du remaniement ministériel opéré par le président Abdelmadjid Tebboune. Il avait remplacé Abderrahmane Raouya.

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