Économie

Acquisition de 15 avions : Air Algérie autorisée à lancer le processus

Nouveau départ pour le secteur des Transports après les changements opérés à tous les niveaux : ministère, Air Algérie, Algérie Ferries, Aéroport d’Alger…

Ce samedi, Yacine Benslimane a été installé dans ses nouvelles fonctions de PDG d’Air Algérie, près de 18 mois après le limogeage retentissant de Bakhouche Allèche qui avait remplacé à la tête de la compagnie Mohamed Abdou Bouderbala en février 2017.

Le limogeage de Allèche a été prononcé le même jour que celui du ministre des Transports Lazhar Hani pour une sombre histoire d’acquisition par Air Algérie d’ustensiles de cuisine.

Lahzer Hani a été remplacé par Aissa Bekkai qui a à son tour subi les foudres du président Abdelmadjid Tebboune qui l’a limogé le 10 mars dernier pour « faute grave », et ce après la publication d’un nouveau programme de vols d’Air Algérie. Bekkai est ensuite remplacé par Abdallah Mounji, deux semaines après.

Le remplacement opéré à la tête du ministère des Transports a été suivi par le limogeage et l’incarcération du directeur général d’Algérie Ferries, Kamel Issad, poursuivi pour « dilapidation » et « utilisation illégale de biens et d’argent publics », « trafic d’influence, mauvaise utilisation de la fonction, octroi d’indus avantages, enrichissement illicite et non-déclaration de patrimoine ».

Deux autres responsables d’Algérie Ferries ont été écroués dans le cadre de l’enquête liée au navire Badji Mokhtar 3 qui a fait la traversée Marseille Alger presque vide, alors que la demande sur la destination Algérie est au plus haut.

Il a été aussi mis fin aux fonctions de Tahar Allache comme directeur général de l’Entreprise de gestion des services aéroportuaires (EGSA) qui gère l’aéroport d’Alger, le plus grand d’Algérie. Tahar Allache a été remplacé par Mohamed Layache Akacem qui a pris ses fonctions ce samedi 18 juin.

En attendant la nomination du nouveau patron d’Algérie Ferries, ces changements visent à relancer le secteur des transports qui peine à répondre aux attentes des Algériens.

« Hub mondial »

En dépit de la réouverture partielle des frontières et de la hausse progressive du nombre de vols et de traversées maritimes entre l’Algérie et l’étranger, la situation demeure extrêmement tendue sur le marché aérien et maritime. La faiblesse de l’offre ne doit pas cacher les retards d’Air Algérie que le ministre des Transports a souligné ce samedi 18 juin.

D’abord sa flotte de 56 avions est jugée modeste et vieillissante par rapport aux nouvelles ambitions de l’Algérie dans le transport aérien de transport de voyageurs et de marchandises.

Sa moyenne d’âge est de 11 ans. Pour la moderniser, le président de la République a donné son feu vert à Air Algérie pour en acquérir 15 nouveaux.

Le nouveau PDG de la compagnie aérienne a été chargé d’entamer immédiatement les négociations avec les constructeurs aéronautiques pour concrétiser et passer commande. Rien n’a filtré sur ce programme et les constructeurs qui seront sollicités.

Jusqu’à présent, Air Algérie utilise en majorité des avions du constructeur américain Boeing avec une prédominance du Boeing 737-800.

Ce moyen-courrier représente près de la moitié de la flotte d’Air Algérie. Dans le détail, Air Algérie dispose de 8 Airbus, 32 Boeing, 15 ATR et un Hercule.

Pour acheter ces avions, Air Algérie qui a subi un manque à gagner de plus de 40 milliards à cause de la pandémie de Covid-19, aura besoin du soutien financier de l’Etat algérien.

Avec la hausse des prix du pétrole, l’Algérie s’attend à engranger des recettes record de près de 60 milliards de dollars en 2022, ce qui lui permettra de relancer l’investissement dans certains secteurs clés qui peuvent permettre au pays de diversifier ses sources en devises.

Dans le domaine du transport aérien, l’Algérie affiche des ambitions mondiales : hausse des liaisons aériennes avec l’étranger, transformation de l’aéroport d’Alger en « hub mondial » pour le transport aérien des voyageurs et des marchandises entre l’Afrique, l’Europe et les pays asiatiques et américains. C’est le ministre des Transports qui l’a dit ce samedi.

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