La valse des responsables continue dans le secteur des transports en Algérie.

Algérie Ferries, l’entreprise de transport maritime des voyageurs, a un nouveau PDG, ont indiqué lundi de nombreux députés de l’APN dont Tewfik Khedim.

Abdelhakim Bouzaher, dont le limogeage a été annoncé dimanche 21 avril par des députés de la diaspora, est remplacé par Benaouda Hellal, selon le même député.

Il s’agit du quatrième changement à survenir en un peu plus de deux mois à la tête d’une grande entreprise du secteur des transports. 

Début février, Hamza Benhamouda a remplacé Yacine Benslimane à la tête d’Air Algérie. 

Pendant le même mois, Mokhtar Mediouni a été désigné nouveau PDG de Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (SGSIA), qui gère notamment l’aéroport international d’Alger. 

Mediouni  avait pris la place de Mohamed Salah Kouache.

Début avril, c’est le directeur de l’aéroport d’Annaba qui a été suspendu de ses fonctions par le ministre des Transports  Lahbib Zahana pour des défaillances dans « la prise en charge des clients » et « la négligence observée dans les infrastructures ».

Cette instabilité chronique dans le secteur est en effet due dans de nombreux cas à des défaillances dans la qualité de service.

Le secteur est très exposé à la critique, de surcroît qu’il prend en charge une communauté très nombreuse et très active, soit la communauté algérienne établie à l’étranger.

Bien qu’aucune explication officielle n’a été fournie concernant le dernier changement à la tête d’Algérie Ferries, il n’a échappé à personne qu’il survient après des perturbations signalées sur les réseaux sociaux dans la vente des billets par les agences de la compagnie à l’étranger.

Algerie Ferries : nouveau PDG

Chaque année à l’approche de la saison estivale, des bousculades et des scènes d’anarchie sont signalées dans les agences à cause de la forte demande et de l’incapacité des agents à y faire face.

La gestion des navettes d’Algérie Ferries entre l’Algérie et les ports étrangers a coûté non seulement son poste mais aussi des poursuites judiciaires et une lourde condamnation à l’ancien PDG de la compagnie de transport maritime algérienne, Kamel Issad, limogé en 2022 suite au scandale des navires qui ont effectué des navettes presque à vide entre l’Algérie et la France alors que les clients se bousculaient dans les agences pour acquérir un billet.

En février dernier, le député de la communauté algérienne établie à l’étranger, Tawfiq Kheddim, avait attiré l’attention du PDG Abdelhakim Bouzaher sur la défaillance du nouveau système de réservation, selon lui « mal conçu » et lancé dans la précipitation. 

Le parlementaire et plusieurs de ses collègues avaient soulevé plusieurs autres questions, dont la cherté des billets, l’état de la flotte et la gestion de la compagnie.

Les problèmes d’Algérie ferries sont globalement les mêmes que ceux des autres entreprises du secteur, particulièrement Air Algérie dont l’offre de places s’avère également insuffisante à chaque saison estivale, avec une tarification jugée excessive aussi.

Le député de la diaspora Abdelouahab Yagoubi a récemment accusé la compagnie aérienne algérienne d’appliquer sur les vols Alger-Paris des tarifs dix fois supérieurs au coût de revient.

 Des voyageurs s’étaient également plaints sur les réseaux sociaux de tarifs excessivement chers sur les traversées d’Algérie Ferries entre les ports Algériens et les ports espagnols et français.

Les changements successifs et rapprochés dans le temps des dirigeants de ces entreprises n’ayant visiblement pas produit l’effet escompté, il est peut-être temps de revoir de fond en comble l’organisation du secteur. 

Ou alors d’essayer la solution radicale proposée récemment par le député Yagoubi qui est d’ouvrir le marché à la concurrence…