Société

Algérie : la date de la rentrée scolaire fixée

Après plusieurs jours et d’interrogations, la date de la rentrée scolaire en Algérie vient d’être annoncée par le ministère de l’Éducation nationale.

Les élèves reprennent le chemin de l’école le 19 septembre prochain. L’annonce a été faite ce lundi 4 septembre en début de soirée.

Le retard pris dans l’annonce de cette date a mis dans l’embarras les parents d’élèves et l’administration des établissements scolaires.

D’ordinaire, le calendrier scolaire avec la date de la rentrée, les dates des examens et celles des vacances est annoncé plusieurs mois à l’avance.

La fixation de la date de la rentrée scolaire n’épargne pas au ministère de l’Éducation les critiques. Et c’est pour la première fois dans l’histoire que la date de la rentrée scolaire n’était pas connue début septembre, prolongeant de facto les vacances entamées à la mi-mai.

« C’est une première dans les annales mondiales de l’école. Hormis la période du COVID, on n’a jamais vu ça. Ce retard met les parents et l’administration dans l’angoisse et les perturbe. Il faut savoir qu’il y a beaucoup de parents qui organisent leur congé en fonction de cette rentrée », relève Ahmed Tessa, auteur et pédagogue, en pointant du doigt l’absence de communication de la part du ministère de tutelle.

Avec le prolongement des vacances d’été, auxquelles devront s’ajouter celles de l’hiver et du printemps, les élèves auront une durée de scolarité très courte.

Conjuguée à la surcharge des programmes, cette situation risque, de l’avis du pédagogue, d’avoir de fâcheuses conséquences sur l’ « efficacité » des apprentissages qu’ils auront reçus.

Rentrée scolaire en Algérie : du jamais vu

« Comme pour tous les autres, le nombre d’heures dans le système scolaire algérien est de six heures. Imaginez la surcharge et la fatigue chez l’élève. La politique du rythme scolaire est négligée. Et si l’on ne tient pas compte du rythme scolaire et du rythme biologique de l’enfant, on ne peut pas bâtir un système scolaire efficient », soutient Ahmed Tessa.

Et même le recrutement de 12.000 enseignants contractuels d’anglais et d’éducation physique, appelés à suivre une formation de dix jours à partir de jeudi prochain, ne manquera pas d’avoir des répercussions sur la qualité de l’enseignement dispensé et sur le cursus scolaire des élèves.

« Cela rappelle la rentrée scolaire à l’indépendance du pays quand on recrutait à tout-va. Et encore qu’à l’indépendance, c’était compréhensible. Il n’y a pas plus difficile qu’une langue étrangère qu’on ne pratique pas et qui est privée d’un environnement approprié. C’est une formation cocotte-minute », ironise Ahmed Tessa.

Ce dernier qualifie de « démentiel » ce qui est demandé aux élèves du primaire avec douze matières au programme.

« Faute d’une vision prospective en matière de gouvernance pédagogique, on va droit au mur. C’est le cumulatif qui est privilégié et ça va aggraver le divorce entre l’enfant et l’école », s’alarme-t-il.

Selon lui, seule une refondation totale de l’école est à même de la sortir du marasme. « Il faut une mise à plat totale sur des bases scientifiques et pédagogiques et qui ne laissent pas de place au bricolage et à l’emprise idéologique qui l’étouffe, qui la ligote et tue dans l’œuf l’intelligence ».

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